McLaren maintient l’égalité entre ses pilotes pour la saison 2025 de Formule 1. Stratégie gagnante ou risque de tensions internes ?
Alors que McLaren aborde la saison 2025 en tant que championne du monde des constructeurs, une question stratégique s’impose : l’écurie britannique va-t-elle rompre avec sa philosophie d’égalité entre Lando Norris et Oscar Piastri pour désigner un leader ?
En 2024, McLaren a instauré les « Papaya Rules », un cadre strict pour éviter les conflits entre ses deux pilotes tout en maximisant les résultats. Une approche payante : malgré la montée en puissance de Red Bull et Ferrari, l’écurie a décroché son premier titre constructeurs depuis 1998, grâce à la complémentarité de Norris et Piastri.
« Nous les considérons comme égaux », a répété Andrea Stella, le directeur de l’équipe, lors du lancement de la MCL39 à Silverstone. Un discours confirmé par Piastri lui-même : « Nous allons nous affronter dès le départ. Tout le monde recommence à zéro ». Le jeune Australien, désormais expérimenté après deux saisons en F1, affiche clairement ses ambitions : « Je veux devenir champion cette année ».
Ces règles internes, conçues pour limiter les duels risqués entre les deux pilotes, ont suscité des débats. En 2024, certains observateurs estimaient que McLaren aurait dû soutenir Norris, plus expérimenté et en lice pour le titre pilote jusqu’à mi-saison. Mais l’équipe a résisté, privilégiant une stratégie collective. Résultat : Norris a terminé vice-champion.
« Nous avons prouvé que nous pouvions nous battre proprement », souligne Piastri, évoquant des duels serrés mais respectueux, comme celui de Suzuka 2024. Un équilibre qui reste néanmoins fragile : en cas de lutte directe pour le titre pilote en 2025, McLaren saura-t-elle maintenir cette neutralité ?
Historiquement, désigner un pilote N°1 peut diviser une équipe mais aussi maximiser les chances de titre. Pour McLaren, le choix est d’autant plus complexe que Norris et Piastri incarnent l’avenir : le premier, âgé de 25 ans, est sous contrat jusqu’en 2027 ; le second, prolongé jusqu’en 2026, représente un investissement à long terme.
Andrea Stella mise sur la maturité des deux hommes : « Tout dépendra de notre capacité à leur fournir une voiture compétitive ». Un point crucial, alors que la MCL39 intègre des innovations aérodynamiques testées en fin de saison 2024, notamment un nouveau concept d’aileron arrière inspiré de solutions Red Bull.
Autre paramètre : les nouvelles réglementations techniques de 2026, qui obligent les équipes à répartir leurs ressources entre la saison en cours et les développements futurs. Piastri l’admet : « Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Les autres équipes progressent ».
Dans ce contexte, McLaren pourrait privilégier la stabilité. Le titre constructeurs 2024 a montré que la synergie entre les pilotes paie, surtout face à Red Bull et Ferrari, souvent affaiblies par des erreurs stratégiques. Une dynamique que Stella souhaite reproduire : « Notre force est collective. Chaque point compte ».
Si McLaren maintient officiellement son approche égalitaire, la réalité en piste pourrait nuancer cette posture. En 2024, Norris a bénéficié de certaines mises à jour techniques en priorité, un privilège tacitement accepté en raison de son statut de pilote le plus expérimenté. Un scénario qui pourrait se reproduire si l’Anglais prend un avantage significatif au classement.
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— McLaren (@McLarenF1) February 15, 2025