Les vraies raisons du limogeage d’Horner par Red Bull

Malgré 20 ans de succès, Christian Horner est écarté. Le clan Verstappen, les résultats en baisse et les scandales internes ont précipité sa chute.

Après deux décennies à la tête de Red Bull Racing, Christian Horner a été brutalement démis de ses fonctions ce mercredi. Moins de deux ans après avoir conduit l’écurie à une saison historique en 2023, l’homme fort de Milton Keynes quitte le navire dans un climat d’incertitude et de tension. Pourquoi une telle décision ?

Nommé en 2005, Christian Horner a métamorphosé une équipe issue des cendres de Jaguar en une monstre de domination en Formule 1. Sous sa direction, Red Bull a décroché six titres constructeurs, huit titres pilotes, 124 victoires et plus de 280 podiums. Une réussite bâtie avec méthode, entouré de figures clés comme Adrian Newey, Rob Marshall et Jonathan Wheatley. Mais en 2024, les fondations se sont mises à trembler.

La pression sur Horner a commencé dès janvier 2024, avec l’ouverture d’une enquête interne menée par Red Bull GmbH à la suite d’allégations de comportement inapproprié envers une employée. Bien qu’il ait été blanchi à deux reprises par des juristes indépendants, l’affaire a été exposée au grand jour via une fuite d’échanges supposés, provoquant un malaise profond au sein du paddock.

Même si l’épouse de Horner, Geri Halliwell, et la maison mère autrichienne l’ont soutenu publiquement, son image en interne s’est détériorée. Adrian Newey a fini par quitter l’équipe, laissant entendre que cette affaire avait pesé dans sa décision. D’autres figures de l’organigramme, comme Wheatley et Marshall, ont suivi, accentuant l’isolement du patron britannique.

En plus des polémiques, c’est aussi sur la piste que les signaux sont devenus inquiétants. La RB21, conçue sans Newey par Pierre Waché, s’est révélée capricieuse et difficile à dompter. Si Max Verstappen continue à obtenir des résultats honorables, le contraste avec les performances de ses coéquipiers (Liam Lawson et Yuki Tsunoda) est criant.

L’écart s’est creusé avec une McLaren en plein renouveau, tandis que Red Bull semble retomber dans une logique de monopilote. Sergio Pérez, pourtant un lieutenant efficace les années précédentes, s’est effondré au volant de la RB20. Résultat : Red Bull n’est plus en mesure de lutter efficacement pour le titre constructeurs.

Le facteur Verstappen

Un autre élément a pesé sur la balance avec le silence de Verstappen sur son avenir. Le Néerlandais, sous contrat jusqu’en 2028, n’a jamais publiquement fermé la porte à un départ vers Mercedes ou Aston Martin. Certains médias allemands ont évoqué une demande indirecte de son entourage pour voir Horner quitter ses fonctions, condition implicite à une prolongation d’engagement.

Ajoutons à cela une clause de performance présente dans le contrat de Verstappen, et les actionnaires ont dû faire un choix difficile : maintenir Horner au risque de perdre leur pilote vedette, ou provoquer un électrochoc.

Red Bull n’a fourni aucune raison officielle au départ de Horner. Le communiqué publié par Red Bull GmbH se contente de noter « son engagement exceptionnel » avant d’annoncer la nomination de Laurent Mekies, transfuge de Ferrari et actuel patron de Racing Bulls, comme nouveau directeur.

Cette transition s’est accompagnée du départ de collaborateurs proches de Horner, dont Oliver Hughes (directeur marketing) et Paul Smith (directeur de la communication), soulignant l’ampleur de la réorganisation.

Et maintenant ?

Malgré son éviction, Horner reste une figure incontournable du paddock. Son nom circule déjà du côté d’Alpine, où Flavio Briatore pourrait voir en lui l’homme idéal pour reconstruire une structure vacillante. Un rôle avec des parts dans l’écurie ? Ce n’est plus une hypothèse farfelue.

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de ce départ sur Red Bull, mas l’écurie entre dans une zone d’incertitude, à la veille du grand virage technique de 2026 où elle deviendra motoriste à part entière. L’ambiance était lourde mercredi matin au siège de Milton Keynes. Selon plusieurs sources, les salariés ont accueilli l’annonce avec émotion, certains exprimant bruyamment leur désaccord. Horner restait en effet très populaire auprès du staff.

1 thought on “Les vraies raisons du limogeage d’Horner par Red Bull

  1. Les seules gratitudes d’une entreprise vis à vis de ses employés, c’est le salaire et les primes.
    Or ils ont bien été payés pour chaque succès.
    Après cela, chaque jour est un nouveau challenge qu’il faut relever. Tout juste reste-t-on un peu patient en vue d’une promesse crédible de performance!!!
    Les employés ont le même comportement vis à vis de leur entreprise. Leur fidélité se fait toujours en échange ou promesses de conditions avantageuses de travail !!!
    Si des conditions meilleures sont offertes ailleurs, l’employé saisit l’occasion.
    Donc de grâce, pour les arguments type 20 ans de succès !!!

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