À 40 ans révolus, Lewis Hamilton refuse toute comparaison avec d’autres pilotes et réaffirme sa motivation intacte : il ne vit que pour la victoire
Le départ de Lewis Hamilton de Mercedes pour Ferrari en 2025 continue de susciter des réactions contrastées. Si le septuple champion du monde assure qu’il quitte l’écurie allemande en bons termes, les interrogations persistent quant aux motivations réelles de son transfert et à son avenir en Formule 1. Face aux doutes exprimés par certains observateurs, et aux propos de Toto Wolff sur la « date de péremption » des pilotes, Hamilton a tenu à affirmer sa singularité.
Lorsque Hamilton a annoncé son départ à son équipe chez Mercedes, l’émotion était au rendez-vous. Lors de son traditionnel rendez-vous de paintball avec ses mécaniciens, il a eu du mal à sortir de sa voiture, conscient du lien qui l’unit à ceux avec qui il a bâti son succès. S’il a reçu leur soutien, il a aussi essuyé un véritable « assaut » sur le terrain : « Ils m’ont allumé, c’était douloureux », a-t-il raconté au Time Magazine. « À un moment, j’étais caché derrière un tonneau, et j’ai été touché par derrière… par un membre de mon propre camp ! »
Malgré ces instants marquants, Hamilton assure qu’il n’y a aucune animosité avec son ancienne équipe : « Il n’y a pas de rancune, absolument pas. Nous avons gagné tellement de championnats ensemble. »
Son départ a toutefois été accompagné de commentaires sur son âge et sa compétitivité. Toto Wolff, dans un livre publié en novembre, affirmait que le transfert de Hamilton « évite à Mercedes d’avoir à dire au pilote le plus emblématique du sport que nous voulons arrêter », ajoutant que la Formule 1 exige une acuité cognitive qui n’est pas éternelle. Face aux réactions suscitées, Wolff a tenu à préciser qu’Hamilton était toujours « très affûté ».
Mais ces sous-entendus ne semblent pas atteindre le principal intéressé, qui s’appuie sur des exemples comme Tom Brady ou LeBron James, capables d’évoluer au plus haut niveau après 40 ans. Il rejette catégoriquement toute comparaison : « Ne me comparez jamais à qui que ce soit. Je suis le premier et le seul pilote noir à avoir couru en Formule 1. Je suis différent. J’ai traversé beaucoup d’épreuves. J’ai eu mon propre parcours. »
Et d’enfoncer le clou : « Vous ne pouvez pas me comparer à un autre pilote de 40 ans, passé ou présent. Parce qu’aucun n’est comme moi. Je suis affamé, déterminé. Je n’ai ni femme, ni enfants. Je suis concentré sur une seule chose : gagner. C’est ma priorité absolue. »
Hamilton doit aussi faire face à des critiques sur la pertinence de son transfert. Eddie Jordan a qualifié la décision de Ferrari de « suicidaire » en écartant Carlos Sainz, un pilote performant et bien intégré à l’équipe. De son côté, l’ancien pilote Jacky Ickx a laissé entendre que Ferrari aurait signé Hamilton davantage pour son impact marketing que pour ses performances en piste.
Des remarques balayées par John Elkann, président de Ferrari : « Je trouve injuste de dire que c’est une opération marketing. Lewis n’a pas besoin de ça. Ferrari non plus. Ce que nous devons faire, c’est gagner des championnats et accomplir de grandes choses sur la piste. »
Hamilton, lui, ne semble pas préoccupé par ces critiques, qu’il juge récurrentes et infondées : « J’ai toujours accueilli la négativité. Je ne réponds jamais aux anciens, ces hommes blancs, qui ont un avis sur ma carrière et ce que je devrais faire. Ce qui compte, c’est la manière dont vous vous présentez, dont vous performez. Cela finit toujours par faire taire les doutes. »
En rejoignant Ferrari, Hamilton sait qu’il prend un risque. À 40 ans, il va devoir prouver qu’il peut encore se battre pour un huitième titre mondial dans une équipe qui n’a plus été championne depuis 2008. Mais loin d’être un épilogue, il veut faire de cette aventure un nouveau chapitre triomphal. Et s’il y a bien une chose qu’il refuse, c’est que d’autres écrivent son histoire à sa place.
Article mis à jour le 27/02/2025 à 18:25
Lewis Hamilton had a strong response to being compared to other athletes at age 40.
— ESPN F1 (@ESPNF1) February 27, 2025
(via TIME) pic.twitter.com/cJ24doBeZr