À 20 ans, Isack Hadjar refuse de griller les étapes : “Je ne me sens pas prêt”, confie-t-il en toute franchise sur son avenir chez Red Bull.

Isack Hadjar n’a pas l’intention de précipiter son ascension. Interrogé en conférence de presse à Montréal sur une éventuelle arrivée chez Red Bull, le jeune Français a surpris en affirmant clairement qu’il ne se sentait pas encore prêt. À 20 ans, le pilote de Racing Bulls veut continuer à progresser loin de la pression extrême que représente un baquet chez l’écurie phare de la marque.
On ne parle pas ici d’une simple rumeur. Depuis que Liam Lawson a été écarté après seulement deux courses, on ne peut pas dire que Yuki Tsunoda arrive à extraire tout le potentiel de sa nouvelle monoplace. Malgré quelques signes encourageants dans certaines séances de qualifications, il manque cruellement de régularité, comme l’a encore montré sa dernière place sur la grille à Barcelone. Chez Red Bull, on n’a pas de temps et les spéculations reprennent de plus belle. Forcément, le nom d’Hadjar revient de plus en plus souvent.
Avec un début de saison prometteur pour un rookie, Hadjar a de sérieux atouts. Il est rapide, bien formé dans l’univers Red Bull, et évolue déjà au sein de l’équipe Racing Bulls. Pourtant, loin de céder à l’emballement, le Français garde la tête froide.
Questionné sur une éventuelle arrivée à Milton Keynes, Hadjar a répondu avec franchise : « Je ne suis pas encore prêt, c’est aussi simple que ça. Je pense que c’est important d’accumuler de l’expérience là où je suis. Chaque week-end m’apporte énormément, j’en apprends beaucoup. »
Ce qui frappe, au-delà de son humilité, c’est sa lucidité. Hadjar n’élude pas la question ; au contraire, il argumente avec clarté sur ses limites actuelles. « Je n’ai jamais connu de week-end où la voiture était vraiment en difficulté. Jusqu’à présent, mes monoplaces ont toujours été bien équilibrées. Je n’ai pas encore vécu l’expérience de devoir améliorer une voiture médiocre en un seul week-end. »
Sa sincérité détonne d’autant qu’il admet également avoir encore des progrès à faire, notamment sur le plan technique, pour mieux comprendre les exigences spécifiques d’une Formule 1 moderne.
Chez Red Bull, on connaît trop bien les risques d’une promotion trop rapide. Pierre Gasly, rétrogradé en 2019, ou encore Alexander Albon, bousculé par la pression, sont là pour le rappeler. Même Tsunoda et Lawson, intégrés dans l’urgence, ont du mal à s’imposer avec régularité.
Dans ce contexte, la démarche posée d’Hadjar peut être perçue comme un signe de maturité. Il ne veut pas brûler les étapes, mais construire patiemment. « Je serais simplement curieux – c’est le mot qui me vient – de me mesurer à Max », confie-t-il. Mais il semble bien conscient que le moment n’est pas encore venu.