Des décisions de la FIA semblent avoir changé la donne au championnat de F1

La victoire de Max Verstappen au GP d’Émilie-Romagne de Formule 1 coïncide avec deux nouvelles directives FIA qui pourraient ralentir McLaren. Coïncidence ?

Le Grand Prix d’Émilie-Romagne n’a peut-être pas bouleversé le classement général, mais il a marqué un tournant plus subtil, qui pourrait peser lourd à long terme. Derrière la victoire éclatante de Max Verstappen se cache une évolution réglementaire passée presque inaperçue : deux directives techniques émanant de la FIA ont modifié les conditions d’exploitation aérodynamique et thermique des monoplaces, avec des conséquences potentielles sur la hiérarchie.

Quelques jours avant Imola, deux documents de la FIA ont atterri dans les boîtes mail des équipes. Officiellement, ce ne sont que de simples clarifications du règlement. Officieusement, beaucoup y voient des limites posées à certaines astuces utilisées par les équipes de pointe, et en premier lieu McLaren.

  1. Une garde au sol surveillée de plus près

La première directive vise une subtilité que certaines écuries semblaient maîtriser à la perfection : faire rouler la voiture au ras du sol sans user excessivement la planche en bois que la FIA contrôle pour éviter les abus. Pour rester dans les clous, ces équipes ont sans doute dû relever leur hauteur de caisse à Imola. Et quand on connaît l’impact de quelques millimètres sur l’aérodynamique, ce genre de contrainte peut vite coûter quelques dixièmes au tour.

  1. Refroidir les pneus ? Pas comme ça

La seconde clarification concerne les procédés utilisés pour maintenir les pneumatiques dans une fenêtre de température optimale. La FIA a mis fin à toute ambiguïté sur l’interdiction de refroidir les pneus par un système d’eau, un sujet qui faisait jaser dans le paddock. C’est Red Bull qui a officiellement posé la question, mais McLaren, avec sa remarquable gestion des gommes depuis le début de la saison, se retrouve indirectement visée par cette mise au point.

Imola a marqué un net recul pour McLaren. Ni Norris ni Piastri n’ont réussi à suivre le rythme de Verstappen, pourtant en difficulté les courses précédentes. Est-ce l’effet direct des nouvelles règles ? C’est tentant de le penser, mais rien ne permet de l’affirmer avec certitude. D’autres facteurs – comme les caractéristiques du circuit ou des réglages moins efficaces – peuvent aussi expliquer ce coup de mou.

Le changement ne s’arrête pas là. Une troisième directive technique, baptisée TD018, doit entrer en vigueur dès le prochain Grand Prix, en Espagne. Elle portera sur les ailerons avant dites “flexibles”, capables de se déformer légèrement en ligne droite pour réduire la traînée, tout en restant rigides lors des contrôles statiques. Encore une zone grise que la FIA veut éclaircir – et encore un domaine dans lequel McLaren semblait avoir une longueur d’avance.

Si cette directive est appliquée de manière stricte, certaines équipes pourraient devoir revoir une partie de leur aérodynamique. De quoi bouleverser les forces en présence.

On ne parle pas ici d’un règlement chamboulé en pleine saison, mais plutôt de petits coups de tournevis réglementaires qui, mis bout à bout, peuvent peser très lourd dans un championnat très serré. McLaren avait pris une belle avance en exploitant à merveille certains flous du règlement. La FIA, sans viser personne ouvertement, semble vouloir réduire ces marges d’interprétation.

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