Ferrari recycle des pièces de 2024 pour tenter un coup à Monaco

En manque de performance, Ferrari bricole une solution maison en réutilisant une pièce de 2024 pour le Grand Prix de Monaco de F1

Face à un début de saison 2025 décevant, Ferrari se tourne vers une solution inhabituelle pour sauver son Grand Prix de Monaco. L’équipe compte réinstaller l’aileron arrière de la SF-24, celui qui avait contribué à la domination de l’équipe lors des qualifications l’an dernier sur ce circuit si exigeant. Incapable de trouver la bonne formule avec sa SF-25, notamment dans les virages lents et en configuration légère, la Scuderia opte pour un retour aux sources qui en dit long sur les limites de sa monoplace actuelle.

Le Grand Prix d’Émilie-Romagne avait pourtant laissé entrevoir un sursaut. Hamilton en 4e position, Leclerc 6e : des résultats encourageants à première vue. Mais dans les coulisses, l’enthousiasme est resté mesuré. « Je ne pense pas qu’il y ait un seul circuit qui leur convienne cette année », a lancé Jacques Villeneuve sur Sky Sports. Pour l’ancien champion, la SF-25 souffre d’un manque de précision, de stabilité, et surtout d’un déficit de performance en qualifications — un vrai problème sur un tracé comme Monaco.

En effet, lorsque la voiture roule avec peu de carburant, l’équilibre aérodynamique se déplace vers l’arrière. Cela contraint les ingénieurs à relever la garde au sol afin d’éviter d’abîmer le fond plat. Conséquence directe : Ferrari perd jusqu’à 20 points d’appui en configuration de qualification. Un handicap énorme sur un circuit où tout se joue sur un tour.

Loïc Serra et les équipes techniques à Maranello planchent sur une nouvelle suspension arrière destinée à corriger ce déséquilibre aérodynamique. Testée virtuellement, elle ne sera cependant prête qu’à partir du Grand Prix de Grande-Bretagne, à Silverstone. En attendant, Ferrari mise sur la réutilisation de l’aileron arrière de la SF-24, spécifiquement pensé pour les contraintes du circuit monégasque. Ce même aileron qui avait permis à Leclerc de s’élancer en pole position avant de décrocher la victoire à domicile.

Un choix pleinement assumé. Selon Le Corriere della Sera, il s’agit d’une décision à la fois tactique et symbolique, tant les comparaisons avec la voiture de 2024 deviennent gênantes. D’après certaines estimations internes, la SF-24 aurait tourné une demi-seconde plus vite par tour à Imola que sa remplaçante. Une donnée qui pique, surtout quand McLaren progresse à grands pas et que même Williams commence à se montrer menaçante.

Monaco 2025 : un casse-tête stratégique

Comme si la situation n’était pas déjà assez incertaine, la FIA a décidé d’ajouter un peu de piment à la course en introduisant une nouvelle règle : chaque pilote devra effectuer deux arrêts au stand durant le Grand Prix. Si la piste reste sèche, cela signifie l’obligation d’utiliser au moins deux gommes slicks.

Cette mesure, censée dynamiser une course souvent jugée ennuyeuse, divise. Chez McLaren, Andrea Stella y voit une expérience intrigante, mais reste prudent : « En cas de pluie, ça pourrait devenir un vrai chaos. » Du côté de Fred Vasseur, l’inquiétude porte surtout sur la taille très réduite de la voie des stands. Un incident ou une neutralisation en début de course pourrait provoquer une ruée massive aux stands, avec des risques de bouchons et de sanctions.

Pour Lewis Hamilton, Monaco aura une saveur toute particulière : ce sera sa première apparition sur le mythique tracé monégasque au volant d’une Ferrari. Trois fois victorieux ici, il connaît les subtilités du circuit comme sa poche. Mais il est également conscient que les qualifications restent son point faible cette saison.

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