Le GP du Canada menacé par une catastrophe naturelle ?

Montréal asphyxiée par les feux de l’Ouest : le GP du Canada 2025 se tiendra-t-il sous un nuage de particules fines ? La F1 surveille l’évolution

Des images troublantes sont partagées sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. On peut y voir le circuit Gilles-Villeneuve plongé dans une brume épaisse et grisâtre. Ce n’est pas un simple brouillard ou des photos trafiquées. Il s’agissait bien de la triste réalité d’un ciel obscurci par les fumées des violents incendies qui frappent l’ouest du Canada. Alors que la Formule 1 se prépare à faire étape à Montréal pour la dixième manche du championnat 2025, une question se pose : la nature pourrait-elle avoir un impact sur la course ?

Pour l’instant, le Grand Prix n’est pas menacé officiellement. Les autorités locales comme les organisateurs de la F1 affirment suivre la situation de près, sans tirer la sonnette d’alarme. Pourtant, vendredi, Montréal figurait au deuxième rang mondial des villes à la qualité de l’air la plus dégradée, juste après Santiago du Chili, selon CTV News.

Les incendies de forêt qui continuent de ravager les provinces des Prairies, entre la Saskatchewan et le Manitoba expliquent ce classement. La fumée, transportée sur des centaines de kilomètres, atteint désormais le sud du Québec. Résultat : un air saturé de particules fines, une visibilité réduite et une inquiétude croissante des autorités sanitaires.

En réponse, Environnement Canada a diffusé une alerte spéciale pour la grande région de Montréal, qui pourrait rester en vigueur jusqu’à samedi. Voici les consignes : éviter les efforts physiques en extérieur, garder les fenêtres fermées, filtrer l’air intérieur et porter un masque de type N95 lors des déplacements.

L’édition 2023 reste dans toutes les mémoires : le Québec vivait alors sa pire saison de feux de forêt jamais connue. L’air était si pollué que des alertes avaient été émises jusqu’à New York. Pourtant, la course avait été maintenue, dans une ambiance quasi-surréaliste. Montréal avait tenu bon, et la F1 aussi.

En 2025, le scénario se répète. Les flammes sont cette fois plus à l’ouest, mais le risque demeure. Les vents peuvent changer de direction, les foyers d’incendie s’intensifier, et surtout : la perception de ce qu’il est acceptable d’organiser en pleine crise climatique évolue rapidement.

Si les équipes ou les fans commencent à ressentir les effets – irritations, toux, migraines – la pression sur les organisateurs pourrait vite devenir insoutenable. Ce n’est pas uniquement une question de sécurité, mais d’image et de responsabilité. Et la F1 en est bien consciente.

Un contexte sportif tendu

Sur le plan de la compétition, ce Grand Prix arrive à un moment crucial de la saison. Oscar Piastri est en tête après sa victoire à Barcelone, avec une avance de dix points sur son coéquipier Lando Norris. McLaren domine nettement, reléguant Ferrari à près de 200 points.

Le tracé Gilles-Villeneuve, réputé pour ses virages serrés et ses murs impitoyables, promet une épreuve intense. Mais tout cela pourrait être éclipsé si la météo décide de compliquer davantage les choses. L’an dernier déjà, les conditions avaient été difficiles : fuites dans les installations, pluie battante, logistique perturbée.

Le GP du Canada est devenu ces dernières années un symbole paradoxal : un événement ultra-technique, organisé dans une nature qui, chaque année, se rappelle à lui avec plus de force. Or, il est difficile de parler d’avenir durable quand les pilotes doivent porter des masques pour marcher dans le paddock.

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