Les salariés de Renault à Viry-Châtillon, frappés par la décision estivale de l’arrêt du programme F1, se préparent à une rentrée sous le signe de la lutte
Alors que la rentrée approche à grands pas, l’usine Renault de Viry-Châtillon se prépare à affronter une période difficile et incertaine. L’annonce, en plein été, de l’arrêt du développement des moteurs F1 sur le site a laissé les 350 salariés et leurs familles dans un état de choc. Si la trêve estivale a temporairement freiné la mobilisation, le climat social reste tendu, et les salariés redoutent ce qui les attend à la reprise.
Selon Thomas Ouvrard, Délégué Syndical Groupe de la CGT, les employés ont été profondément affectés par la décision de Renault. « Les salariés ont été écœurés d’apprendre cette annonce, » nous a-t-il déclaré lors d’une interview. « Ils ont le moral à zéro et ont l’impression que leur travail n’est pas reconnu du tout. » Cette situation est d’autant plus douloureuse que les salariés de Viry-Châtillon sont passionnés par leur métier, avec un attachement particulier au sport automobile. Toujours selon M. Ouvrard, travailler sur des moteurs de Formule 1 n’est pas un simple emploi, mais une véritable vocation. La perspective de voir ce savoir-faire disparaître est un coup dur pour ces employés dévoués.
Malgré la colère et la frustration, la mobilisation des salariés n’a pas encore véritablement démarré. La raison principale est simple : les vacances d’été ont empêché une organisation efficace. « Ce n’est pas évident de prendre encore vraiment la température du climat social, parce qu’étant donné qu’une partie des salariés est en congé, ce n’est pas forcément évident de prendre l’avis de tout le monde, » a expliqué Thomas Ouvrard. Toutefois, il est probable que les choses changent à la rentrée, avec la fin des vacances et le retour des employés à l’usine.
« Aujourd’hui il n’y a aucune action qui est encore prévue, parce que les salariés sont en congé. Il y aura peut-être une action, un mouvement de grève à la rentrée », a ajouté M. Ouvrard, « Mais pour le moment c’est très difficile de mobiliser des salariés quand ils sont en congé. Donc à l’heure où je vous réponds, il n’y a vraiment aucune action prévue. »
En parallèle, les représentants syndicaux n’ont pas attendu pour tenter de faire bouger les lignes sur le plan politique. Ils ont déjà organisé des réunions avec des députés locaux et des membres de l’Assemblée nationale. Ces élus ont été sensibilisés à l’impact potentiel de la fermeture du site sur l’emploi et le patrimoine industriel local. « Ils nous apportent tout leur soutien et feront le nécessaire pour remonter ces informations au niveau national, » a assuré Thomas Ouvrard. L’objectif est de faire pression sur le PDG de Renault, Luca De Meo, pour qu’il reconsidère sa décision.
Les conseillers municipaux d’opposition, Aurélien Péroumal et Patricia Jollant Stella, nous ont dit être scandalisés par le sort réservé à ce « fleuron de la technologie à la française » et ont « mis de côté » leurs divergences politiques avec la majorité pour faire bouger les lignes. Jean-Marie Vilain, maire de Viry-Châtillon, a d’ailleurs exprimé son soutien aux salariés et dénoncé la décision de Renault. Il a interpellé le Président de la République, Emmanuel Macron, ainsi que le premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, sans avoir encore reçu de réponse. « J’ai interpellé aussi Luca de Meo de chez Renault, le Président d’Alpine, j’attends des réponses, » nous a-t-il confié récemment par téléphone.
Le maire a également insisté sur la volonté des employés de continuer à travailler, malgré les circonstances : « Ce qu’ils veulent, c’est continuer de travailler, ils veulent en faire encore plus… c’est quelque chose de trop prestigieux pour qu’on l’abandonne et qu’on le mette comme ça au rebut sans en avoir discuté. » Le maire espère que des solutions pourront être trouvées rapidement.
L’élu local appelle également à la mobilisation grâce à son réseau et à ses contacts. Il a expliqué : « Plus le réseau va être étendu, plus on va pouvoir justement essayer de mobiliser les gens, et s’il faut que ça en passe par des actions un petit peu plus spectaculaires… Mais cela doit rester dans le cadre de quelque chose de très pacifique et peut-être plus amusant qu’autre chose. »
L’avenir de l’usine de Viry-Châtillon reste incertain. Si Renault a évoqué des projets de conversion vers des moteurs à hydrogène ou électriques, les salariés restent sceptiques quant à la viabilité de ces solutions. « Aujourd’hui, on ne peut pas rayer de la carte 50 ans d’histoire comme ça, » a conclu Thomas Ouvrard.
Renault et Alpine sont français et doivent le rester. ils font partie de la F1 et doivent y rester avec Viry. Ceux qui dirigent n y connaissent rien, ils ne vois que l argent.
Bonjour, pourquoi ne pas concevoir un châssis avec le moteur Renault. Il fut un temps ou Renault avait son châssis et son moteur.
Renault doit rester chez nous mais d’un autre côté doit faire de gros progres. souvent la peine!!!! ou alors pourquoi avoir autant construit sur Viry ???