Un GP de France à Nice aux relents de scandale financier

Derrière le projet d’un Grand Prix à Nice, des décisions passées sous silence commencent à émerger. L’affaire prend une ampleur qui dépasse le cadre sportif.

L’idée d’un Grand Prix de Formule 1 à Nice refait surface, mais cette fois sous un angle bien moins flatteur. Une enquête menée par Mediapart révèle que l’organisation d’une étude sur la faisabilité d’un tel projet aurait été commandée sans l’aval des instances concernées et aurait coûté plus de 500.000 euros d’argent public. Une révélation qui s’inscrit dans un contexte de dettes abyssales liées à l’organisation du Grand Prix de France au Castellet.

En juin 2022, Stefano Domenicali, patron de la Formule 1, évoquait publiquement un projet “incroyable” de Grand Prix à Nice, laissant entendre que la ville pourrait accueillir l’événement. Pourtant, à l’époque, Christian Estrosi – alors président du groupement d’intérêt public (GIP) du Grand Prix de France – niait toute ambition en ce sens. Mais selon Mediapart, une étude baptisée “The Riviera Project” avait pourtant été commandée cet été-là à la société Formula One World Championship, pour un montant de 550.000 dollars (soit environ 510.000 euros).

Cette commande aurait été passée sans consulter le conseil d’administration du GIP, qui gérait alors l’organisation du Grand Prix de France au Castellet. Un premier paiement de 275.000 dollars aurait été effectué en août 2022, quelques jours seulement après les démentis de Christian Estrosi dans la presse.

Le plus troublant dans cette affaire est l’absence de trace tangible du travail réalisé. Selon la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a examiné la gestion du GIP, aucun rapport ne semble attester de l’effectivité de cette étude. Pire encore, un deuxième paiement d’un montant équivalent n’a pas été honoré, ce qui a conduit Formula One World Championship à adresser une mise en demeure au GIP un an plus tard.

Du côté des élus régionaux, cette affaire suscite de nombreuses interrogations. Renaud Muselier, président de la région PACA, affirme ne pas avoir été informé de la commande de cette étude et se dit surpris par son existence.

Ce nouvel élément vient s’ajouter à une situation financière déjà préoccupante. Dissout en 2023, le GIP du Grand Prix de France laisse derrière lui une dette colossale de 34,5 millions d’euros d’argent public. Un passif qui fait l’objet d’une enquête du parquet de Marseille, notamment en raison de dépenses jugées excessives, comme des voyages de luxe à Abu Dhabi ou des marchés publics attribués sans appel d’offres.

Dans ce contexte, la révélation d’un contrat de plusieurs centaines de milliers d’euros pour un projet non déclaré risque d’ajouter une nouvelle dimension à l’affaire. Le rapport définitif de la Chambre régionale des comptes est attendu avec impatience, et pourrait soulever d’autres questions sur la gestion des fonds publics autour du Grand Prix de France.

1 thought on “Un GP de France à Nice aux relents de scandale financier

  1. Tout ce qui tourne autour D’estrosi n’est que suflfureux magouille et compagnie
    Mais il est sûrement protégé par son ami Macron …

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