Alpine choisit Mercedes pour motoriser ses monoplaces dès 2026. Ce partenariat vise à renforcer l’écurie dans la prochaine ère de la F1.
C’est désormais officiel : Alpine bénéficiera de moteurs et de boîtes de vitesses Mercedes à compter de la saison 2026. Un partenariat de plusieurs années, s’étendant jusqu’à la fin de la réglementation en 2030, a été conclu, marquant un tournant pour l’équipe française en F1 après l’annonce de l’arrêt de son programme moteur maison à Viry-Châtillon.
Après près de cinq décennies de développement en interne, Alpine, sous l’égide de Renault, met fin à sa production de moteurs de F1. Cette décision s’inscrit dans le cadre du projet « Hypertech », une réorientation stratégique visant à recentrer les activités de Viry-Châtillon sur des domaines d’innovation. Le programme de transformation prévoit ainsi de se tourner vers la recherche avancée en technologies de batteries et en moteurs électriques, tout en soutenant des programmes de sport automobile tels que l’Endurance et le Rally-Raid.
La saison prochaine, Alpine continuera de développer et de produire ses moteurs, avant de passer le relais aux unités de puissance Mercedes en 2026. Cette année marque l’arrivée de nouvelles réglementations visant à intégrer davantage d’électrification et l’utilisation de carburants 100% durables. Ces changements de règlement laissent présager des différences plus marquées entre les motoristes, ce qui a pesé dans la décision d’Alpine de se tourner vers Mercedes, un acteur expérimenté et réputé de la catégorie.
« L’accord pluriannuel prévoit que Mercedes-Benz fournira à Alpine des unités de puissance pour la durée de la nouvelle ère réglementaire, de 2026 jusqu’à au moins 2030. Parallèlement à l’unité de puissance, Alpine sera également fourni avec des boîtes de vitesses Mercedes à partir de la saison 2026. L’équipe reste concentrée sur la meilleure performance possible pour les saisons 2024 et 2025 », peut-on lire dans le communiqué de l’équipe.
Les boîtes de vitesses Mercedes feront donc partie de l’accord dès 2026, mais des sources indiquent qu’Alpine ambitionne de développer sa propre boîte en interne à Enstone dès 2027. Cette indépendance sur le plan des transmissions permettrait de maintenir une certaine autonomie technique, tout en assurant un lien direct entre le châssis et le groupe motopropulseur, facteur déterminant dans la performance globale d’une monoplace.
Cette transition intervient alors qu’Alpine connaît une période de renouveau au sein de son équipe dirigeante : Oliver Oakes a pris les rênes en tant que directeur, tandis que Flavio Briatore est revenu en tant que conseiller exécutif. Les changements managériaux semblent porter leurs fruits, comme en témoigne le récent double podium au Grand Prix du Brésil, une performance qui a permis à Alpine de revenir à la sixième place au classement constructeurs.
Pour Renault, cette alliance marque une fin d’ère, même si le groupe a assuré qu’Alpine resterait un acteur engagé de la discipline reine. De plus, une cellule de veille F1 est maintenue au sein du centre « Hypertech » pour suivre les développements techniques et conserver une expertise, permettant potentiellement un retour en tant que motoriste à l’avenir. Cependant, pour les employés de Viry, la transition n’en demeure pas moins amère, car c’est l’abandon d’un programme historique, celui du moteur « made in France » en F1.
Les performances et la réputation de Mercedes, surtout dans le domaine des motorisations hybrides, sont indéniables, et cet apport devrait théoriquement permettre à Alpine de rivaliser plus efficacement avec ses concurrents. Mais si les dirigeants se montrent confiants quant à cette nouvelle collaboration, les fans, eux, ressentiront sans doute un brin de nostalgie en voyant disparaître le dernier moteur français de la grille.
BREAKING: Alpine announce they will switch to a Mercedes-Benz Power Unit and Gearbox from 2026#F1 pic.twitter.com/WZDSyzfn2a
— Formula 1 (@F1) November 12, 2024