Consignes déguisées ou simple précaution ? Oscar Piastri s’interroge après un ordre de McLaren en Australie, qui a empêché un duel avec Lando Norris
L’écurie McLaren a-t-elle favorisé Lando Norris lors du Grand Prix d’Australie de Formule 1 ? Oscar Piastri, qui espérait briller devant son public, veut des explications après un ordre de maintenir sa position alors qu’il se sentait plus rapide que son coéquipier.
Tout semblait réuni pour un duel en interne chez McLaren à Melbourne. Après une qualification impressionnante qui les plaçait en première ligne, Lando Norris et Oscar Piastri avaient l’opportunité de se battre pour la victoire. Pourtant, lorsqu’à mi-course l’Australien est revenu dans les échappements de son coéquipier, un message radio est venu calmer ses ardeurs : “Oscar, nous devons maintenir les positions. On gère la transition vers le sec et les retardataires,” lui a annoncé son ingénieur de course Tom Stallard.
Un message similaire a été transmis à Norris, mais la frustration était palpable chez Piastri, qui a répondu brièvement : “Ok. Je suis plus rapide, mais ok.”
Un tour plus tard, alors que la piste s’éclaircissait, Piastri a cherché à savoir si cette consigne était toujours d’actualité. Son ingénieur lui a confirmé qu’il devait maintenir sa position. Puis, quelques boucles plus tard, Norris a été informé que la restriction était levée.
Ce timing a de quoi interpeller. Piastri a finalement perdu du terrain après quelques erreurs dans le virage 6 et a fini par sortir du DRS de Norris. Lorsque la pluie s’est intensifiée en fin de course, il a commis une erreur qui l’a relégué à la neuvième place, tandis que Norris filait vers la victoire devant Max Verstappen.
À l’arrivée, Piastri a minimisé l’impact de cette consigne mais veut tout de même discuter avec son équipe : “On nous a demandé de maintenir les positions avant ça. Quand j’ai eu le droit d’attaquer, j’avais déjà pas mal entamé mon pneu avant gauche en essayant de revenir sur Lando. À ce moment-là, il n’y avait plus grand-chose à faire.”
Il concède que les conditions de course étaient particulières : “On était en train de doubler des retardataires, il n’y avait qu’une ligne sèche et on ne savait pas si d’autres averses allaient arriver. J’en parlerai avec l’équipe pour mieux comprendre la situation.”
De son côté, Zak Brown, le patron de McLaren, a tenu à clarifier la situation en assurant que les deux pilotes étaient libres de se battre, selon des propos rapportés par Crash.net : “C’était juste le temps de gérer les retardataires et éviter tout risque. Une fois ce passage fait, ils étaient libres de courir. Oscar a fait une petite erreur en mettant une roue dans le gravier, ce qui a naturellement créé un écart.”
Si cette justification semble logique, l’impression laissée par cet épisode est que Norris a bénéficié d’un certain avantage stratégique. En maintenant Piastri derrière lui au moment clé, McLaren a indirectement permis à son pilote britannique de mieux gérer son rythme et ses pneus. La suite de la saison dira si l’équipe applique réellement une politique d’égalité entre ses pilotes ou si un certain favoritisme commence à se dessiner.
