Alpine F1 : Briatore persona non grata aux yeux de la FIA

Le retour de Flavio Briatore comme directeur d’équipe chez Alpine se heurte aux règles strictes de la FIA : il n’est pas reconnu comme cadre officiel

flavio briatore

Flavio Briatore est de retour dans les coulisses d’Alpine, mais aux yeux de la FIA, il reste indésirable. Si l’Italien de 75 ans semble avoir repris une place centrale dans l’organigramme de l’écurie française après le départ d’Oliver Oakes, son influence demeure strictement officieuse. Car sur le papier, et pour l’instance dirigeante du sport automobile, Briatore n’existe tout simplement pas.

Officiellement, Alpine a indiqué que Briatore « assume les fonctions auparavant exercées par Oliver Oakes », mais en réalité, il ne figure nulle part dans les registres officiels. Il ne dispose ni d’un contrat salarié au sein de l’équipe, ni d’une licence FIA — deux conditions indispensables pour occuper une fonction d’autorité dans le paddock selon les règles en vigueur.

Dans l’attente d’un nouveau team principal en bonne et due forme, c’est Dave Greenwood — directeur sportif revenu chez Alpine en janvier — qui est enregistré auprès de la FIA comme « responsable désigné » de l’écurie. Un nom discret, mais qui satisfait pleinement aux exigences de la F1.

Ce dispositif impose à chaque équipe de déclarer six membres-clés, dont le team principal, le directeur technique, le directeur sportif et deux ingénieurs de course. L’objectif ? Garantir la transparence et éviter qu’une figure controversée ne puisse exercer d’influence directe sur la compétition.

C’est précisément ce passé qui empêche Briatore de revenir officiellement aux affaires. L’ombre du « Crashgate » plane encore. En 2008, en pleine course à Singapour, Nelson Piquet Jr. avait été contraint de provoquer un accident pour favoriser la victoire de Fernando Alonso. Le stratagème, mis au jour un an plus tard, avait entraîné la radiation à vie de Briatore — une décision annulée par la justice française en 2010, mais que la FIA n’a jamais digérée.

Le code de bonne conduite de la fédération interdit explicitement à toute personne ayant « ordonné ou provoqué un accident pour influencer le résultat d’une course » d’obtenir une licence. Résultat : bien que toujours très écouté chez Renault et Alpine, Briatore reste exclu des fonctions officielles.

Un conseiller influent, sans existence réglementaire

La situation a quelque chose d’ironique : Briatore continue d’agir en coulisses, conseille les décisions stratégiques de l’équipe, et bénéficie de la pleine confiance du PDG du groupe Renault, Luca de Meo. Mais dans les faits, il ne peut ni signer un document FIA, ni apparaître dans l’organigramme officiel de l’écurie.

Du côté d’Alpine, on entretient le flou avec précaution. « Flavio est un conseiller exécutif, rien de plus. Il n’y a pas lieu de surinterpréter son rôle », indique sobrement un porte-parole de l’équipe, selon la BBC.

Une ligne qui permet à la fois de ménager la FIA, et de profiter de l’expérience d’un homme qui a contribué aux titres mondiaux de Michael Schumacher et Fernando Alonso.

Mais malgré sa présence dans le paddock, ses apparitions au mur des stands et sa proximité avec les dirigeants, Flavio Briatore reste, aux yeux de la Fédération, un acteur sans légitimité sportive. Sa réhabilitation médiatique ne suffira pas à effacer un passé que la FIA, elle, n’a toujours pas pardonné.

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