Alain Prost indigné par la Série Senna sur Netflix

Alain Prost sort du silence : la série Netflix sur Senna trahirait leur histoire. “Ayrton n’aurait pas accepté ces mensonges”, assène le Français

La série Netflix consacrée à Ayrton Senna a suscité des réactions contrastées depuis sa sortie. Mais une voix emblématique s’élève aujourd’hui pour en dénoncer les travers : celle d’Alain Prost, ancien rival et compagnon de route du triple champion brésilien. Dans un entretien accordé à RAC Motori, le quadruple champion du monde français n’a pas mâché ses mots, pointant du doigt des « inexactitudes » et un manque de sensibilité dans le traitement de l’histoire.

La série, qui met en scène Gabriel Leone dans le rôle de Senna, s’inscrit dans le cadre des commémorations du 30ᵉ anniversaire de la mort du pilote, survenue lors du Grand Prix de Saint-Marin en 1994. Elle revisite notamment l’intense rivalité entre Senna et Prost, débutée lorsqu’ils étaient coéquipiers chez McLaren (1988-1989), puis poursuivie chez Ferrari et Williams dans les années 1990. Un duel marqué par des accrochages retentissants, des polémiques, mais aussi, insiste Prost, une réconciliation méconnue du grand public.

« Je suis sûr qu’Ayrton n’aurait pas apprécié cette série, ne serait-ce que par le manque de délicatesse », affirme Prost. « On ne peut pas inventer des éléments faux pour enjoliver une histoire. Si l’on veut faire du commercial, il ne faut pas le faire au nom de Senna. Je ne l’accepte pas. » Des propos tranchants qui rappellent ceux tenus par le Français en 2010, après la sortie du documentaire Senna, qu’il avait qualifié de « faux » pour avoir occulté leur rapprochement final.

Prost souligne un détail crucial : durant les six mois précédant le drame d’Imola, les deux hommes s’étaient rapprochés. « Ayrton m’appelait au moins une ou deux fois par semaine, parfois pour rien, parfois pour des conseils. Nous étions redevenus proches, c’était une période incroyable dont je garde un souvenir précieux », confie-t-il. Un aspect intime que ni le documentaire de 2010 ni la récente série Netflix n’ont, selon lui, suffisamment mis en lumière, préférant dramatiser leur rivalité au détriment de leur humanité.

La critique de Prost soulève une question plus large : comment raconter la vie d’une icône sans tomber dans la simplification ou le sensationnalisme ? La série Netflix, bien que saluée pour son rythme et son esthétique, a effectivement essuyé des reproches pour certains choix scénaristiques jugés anachroniques ou romancés. Par exemple, des scènes reconstituées sur leurs conflits médiatiques auraient, selon des experts, exagéré des tensions déjà résolues à la fin des années 1980.

Pour les fans de F1, cette polémique ravive le débat sur la représentation des légendes du sport. Faut-il privilégier l’exactitude historique ou l’émotion narrative ? La plateforme, qui mise sur des séries comme Drive to Survive pour élargir son public, semble parfois naviguer entre les deux, au risque de froisser les puristes.

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