Comme la plupart des sports, la Formule 1 n’a pas été épargnée par la pandémie de COVID-19 et les nombreux changements de pilotes pourraient finalement profiter au Chinois Zhou Guanyu.
Sebastian Vettel devrait quitter Ferrari à la fin de la saison 2020, et Carlos Sainz de McLaren devrait succéder à l’Allemand. La place de Sainz chez McLaren sera à son tour occupée par Daniel Ricciardo de Renault, laissant un poste vacant dans l’équipe du constructeur français. Cela représente une opportunité pour la prometteuse star de la Formule 2 Zhou, qui, en tant que pilote d’essai de Renault, est très proche de devenir le premier pilote de F1 chinois.
Après que la pandémie a mis un frein à la saison qui aurait dû démarrer en mars en Australie, la F1 a récemment annoncé les dates des huit premières courses du calendrier 2020, à commencer par un double rendez-vous sur le Red Bull Ring en Autriche début juillet.
Zhou est rentré chez Renault depuis son domicile de Shanghai pour préparer la saison à venir. Cependant, le jeune homme de 21 ans ne laisse pas les spéculations sur sa promotion potentielle le distraire de la tâche qui l’attend. « En ce moment, je suis concentré sur ce que je fais, c’est-à-dire me battre pour un meilleur classement en F2 », a déclaré Zhou lors d’une interview exclusive avec China Daily la semaine dernière.
« Il est certain que s’il y a une chance, j’espère la saisir. Cela dépendra de ma performance cette saison en F2. Ma priorité est donc d’améliorer mes résultats en F2, afin de pouvoir avancer vers mon objectif ».
Zhou, qui a signé avec la Renault Sport Academy en janvier 2019 et qui a déjà acquis une certaine expérience en F1 en tant que pilote de développement, a obtenu la place de pilote d’essai chez Renault après une impressionnante première saison en F2 l’année dernière. Il a terminé à la septième place du classement général pour remporter le titre de meilleur rookie en F2, au cours d’une saison très encourageante qui lui a valu cinq podiums et une pole position. Cela a permis à son équipe UNI-Virtuosi de terminer à la deuxième place du classement par équipe.
Selon les règlements de la FIA, Zhou doit terminer dans les quatre premiers du championnat de F2 en 2020 afin de pouvoir obtenir une super-licence – une exigence pour tous les pilotes de F1. Zhou est donc impatient de reprendre la piste et d’atteindre ses objectifs.
« Je suis impatient de commencer la course en juillet … Pendant la pandémie, j’ai continué à faire de l’entraînement physique pour maintenir ma condition. J’espère que je pourrai aborder le début de la nouvelle saison au meilleur de ma forme », a déclaré Zhou.
Pendant cette période d’arrêt du sport, participer à des courses en ligne était la seule option pour Zhou de s’asseoir au volant et de concourir sur des circuits de F1, même virtuels. La star chinoise a de nouveau montré son talent dans le domaine numérique du sport automobile en battant un certain nombre de pilotes de F1 réels pour remporter le Grand Prix virtuel de Bahreïn en mars pour Renault. Un mois plus tard, Zhou s’est classé troisième au Grand Prix virtuel de Chine en avril, derrière Alex Albon (Red Bull), deuxième, et Charles Leclerc (Ferrari), vainqueur.
« Le simulateur de sport électronique est encore très différent du pilotage réel », a déclaré Zhou. « C’est un jeu vidéo, donc vous ne ressentirez pas la force centrifuge que vous ressentez dans une course réelle… Mais l’avantage de ce jeu est qu’il s’adresse à tout le monde. Non seulement les pilotes professionnels, mais aussi tous les amoureux de la F1 peuvent s’amuser ensemble. J’ai été ravi de monter sur le podium du Grand Prix virtuel de Chine ».
Ayant repris l’entraînement chez Renault au Royaume-Uni, Zhou n’a pas fait état de rouille après le confinement, étant resté actif à la maison ces derniers mois. « Cela ne m’a pas semblé étrange de revenir dans l’équipe. Pendant la pandémie, j’avais une conférence téléphonique avec l’équipe deux ou trois fois par semaine. Je devais également leur retransmettre en direct mon entraînement physique », a déclaré Zhou.
« De plus, depuis un an, j’ai eu une grande coopération avec l’équipe. Je suis très ami avec de nombreuses personnes de l’équipe, donc nous avons toujours un bon contact même si nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps ».
Zhou s’est certainement bien intégré chez Renault. En plus de ses engagements en F2, il fait régulièrement partie de l’équipe de ravitaillement de l’écurie lors des courses de F1, et il participe aux développements de la voiture.
Contrairement à Ferrari et McLaren, qui ont déjà confirmé leurs lineup pour 2021, le patron de Renault F1, Cyril Abiteboul, n’a pas encore décidé qui s’alignera aux côtés d’Esteban Ocon sur la grille de départ l’année prochaine. « Nous voulons prendre le temps de nous assurer que nous prenons la bonne décision« , a déclaré Cyril Abiteboul aux médias le mois dernier. « Je suis un peu déçu car je ne pense pas que l’on puisse construire quoi que ce soit sans stabilité. C’est vrai pour les pilotes, mais franchement, c’est aussi vrai pour le reste de l’organisation. »
« Nous avons eu beaucoup de changements l’année dernière : 70 % de notre personnel a vu un changement de direction ou de structure dans son département – un nouveau directeur technique, un nouveau responsable de l’aérodynamique, un nouveau directeur de l’ingénierie. »
Ces commentaires suggèrent qu’Abiteboul est désireux de promouvoir de l’intérieur, donnant à Zhou une occasion parfaite de mettre le pied sur l’accélérateur et de prouver ses compétences.
