La rivalité entre les coéquipiers est toujours l’une des histoires les plus intéressantes à suivre en Formule 1
Une bataille particulièrement fascinante entre coéquipiers cette saison sera celle entre Fernando Alonso et Esteban Ocon d’Alpine. Alonso remplace Ricciardo au sein de l’équipe anciennement connue sous le nom de Renault. Bien que le PDG de l’équipe, Laurent Rossi, ait affirmé qu’Alonso ne bénéficiera d’aucun favoritisme, il sera intéressant de voir si sa déclaration est vraie : « Il n’existe pas de pilote N°1 et N°2. Je ne pense pas non plus que cela existe dans beaucoup d’équipes, pour être honnête, en tout cas pas dans la nôtre ».
Ocon espère certainement obtenir une traitement équitable, mais avec l’Espagnol si expérimenté et apparemment si rapide, seul le temps dira comment cela se passera. Alonso, qui est devenu double champion du monde avec l’équipe en 2005 et 2006, s’attend à pouvoir suivre le rythme d’Ocon. Mais ayant quitté le sport lors des deux dernières saisons après 2018, il pourrait lui falloir du temps pour s’adapter ; un avantage pour Ocon ?
Le Français a lui-même souffert récemment ayant perdu son volant chez Force India, maintenant Aston Martin, lorsque Lance Stroll a été contracté aux côtés de Sergio Perez pour 2019, et sa saison chez Renault la saison dernière a commencé de manière assez poussive, probablement en raison de cette année d’arrêt.
Reste à savoir si Alonso subira le même sort, et à 39 ans, il pourrait bien ressentir les effets de cette rupture. Mais pour un pilote ayant 314 participations à des Grands Prix et 1899 points à son actif, Alonso est peut-être le mieux placé pour revenir comme s’il n’était jamais parti.
Mais qui sortira vainqueur ? Lors de sa dernière saison chez McLaren en 2018, qui est aussi sa dernière année dans ce sport, Alonso a devancé Ocon d’un seul point à la 11e place du championnat des pilotes, malgré une voiture plus lente. Le coéquipier d’Ocon chez Force India, Perez, a terminé 8e avec 62 points, tandis que le coéquipier d’Alonso, Stoffel Vandoorne, a terminé à une maigre 16e place avec seulement 12 points, montrant clairement la capacité d’Alonso à tirer le meilleur parti d’une voiture qui n’est tout simplement pas rapide.
Les 62 points d’Ocon en 2020 étaient meilleurs que les 50 d’Alonso en 2018, mais là encore, c’était dans une voiture plus rapide. Il est donc difficile de voir comment cela se traduira en 2021.
Si l’on regarde les essais de pré-saison à Bahreïn, les deux hommes sont à égalité, avec Alonso en tête pour ce qui est du meilleur tour sur les trois jours. Le tour le plus rapide de l’Espagnol sur le circuit de 5,412 km de Bahreïn a été réalisé en 1:30.318, meilleur que celui d’Ocon en 1:31.146, mais celui d’Alonso a été réalisé lors de la séance de l’après-midi du dimanche, lorsque la piste était la plus rapide de tout le week-end.
Lorsque les deux ont eu droit à une journée complète d’essais, Ocon a fait mieux qu’Alonso, bien qu’il ait roulé pendant la tempête de sable le vendredi et Alonso le samedi. Ocon a réalisé un chrono de 1:31.146, à 0,472 seconde du 1:30.674 de Verstappen ce jour-là, tandis qu’Alonso a réalisé un temps de 1:32.339, à 2,050 secondes du rythme du leader de la session, Valtteri Bottas.
Tous deux ont effectué plus de 120 tours lors de leur journée complète, et plus de 180 au total. Comme l’équipe, contrairement à plusieurs équipes du paddock, n’a pas eu de problèmes de fiabilité, elle pourrait connaître une année impressionnante.
Le milieu de grille s’est encore resserré
La bataille du milieu de grille en 2020 était aussi intense que dramatique, et aussi excitante que chaotique, et cette année semble promettre exactement la même chose. Alpine devra être au sommet de son art si elle veut avoir une chance de finir troisième au championnat des constructeurs, ce qui signifie qu’Ocon et Alonso pourraient recevoir l’ordre de ne pas se battre l’un contre l’autre. Ce serait dommage, car leur partenariat pourrait donner lieu à un feu d’artifice et à de belles actions sur la piste.
La deuxième place d’Ocon au Grand Prix de Sakhir l’année dernière a montré sa vitesse et son talent, avec une manœuvre sur Lance Stroll particulièrement marquante. Il espère poursuivre sur cette lancée lors de la nouvelle saison. Mais Alonso, habitué à être le leader de l’équipe et à faire entendre sa voix, devra passer à la vitesse supérieure.
Ricciardo a terminé cinquième du championnat des pilotes l’année dernière, 57 points devant Ocon, et c’est finalement l’année globalement moyenne du Français qui a coûté à Renault la tête du championnat des constructeurs. Mais Ocon a parfois manqué de chance à cause de plusieurs défaillances de sa machine.
La régularité d’Alonso est une chose dont Ocon peut certainement s’inspirer et qui pourrait bien faire la différence dans cette bataille particulière. Si Ocon peut s’approprier l’aura et la régularité d’Alonso, alors sa vitesse brute et le simple fait qu’il ait conduit une voiture de F1 l’année dernière pourraient bien produire un résultat surprise dans lequel Ocon parvient à battre son coéquipier double champion du monde cette année.
Cela pourrait aussi se passer différemment, mais Ocon pourrait bien déloger son coéquipier pour la place de favori. L’équipe privilégiera-t-elle la jeunesse ou l’expérience, et quel pilote impressionnera le plus ? Première réponse le 28 mars.
