Faut-il continuer à développer la W13 de Mercedes ou passer directement à une nouvelle spécification pour le reste de la saison 2022 de F1 ?
Mercedes n’a pas fait un bon départ pour la saison 2022 de Formule 1 et n’a pas encore présenté de mises à jour majeures. Julien Simon-Chautemps pense que c’est à cause du plafond budgétaire et s’attend à ce que les Allemands présentent une spécification B plus tôt.
Pour les équipes de Formule 1, il est devenu beaucoup plus difficile de proposer des mises à jour depuis 2021. Alors que les équipes de pointe pouvaient autrefois jeter de l’argent par les fenêtres pour améliorer leur voiture, elles doivent désormais respecter un plafond budgétaire. Chaque étape du processus doit donc être soigneusement étudiée avant de se précipiter pour mettre des mises à jour sur la voiture.
Simon-Chautemps a travaillé pendant des années en tant qu’ingénieur pour Sauber, Renault et Lotus en F1 et constate que les grandes équipes ont du mal à faire face à ces limitations. Il déclare sur Motorlat.com qu’il est surpris que Mercedes n’ait pas encore apporté de mises à jour. »Il est clair qu’ils doivent d’abord comprendre quels sont les problèmes, » explique le Français.
»Il y a aussi le fait que le plafond budgétaire est un gros problème, surtout pour les grandes équipes (comme Mercedes). Dans le passé, ils auraient apporté deux, trois ou quatre ailerons avant et planchers différents, mais ils ne peuvent plus le faire », ajoute l’ancien ingénieur. Il pense donc que Mercedes viendra bientôt sur le circuit avec une voiture entièrement nouvelle en une seule fois.
»Ils vont probablement attendre d’avoir un package complet, c’est ce que je pense. Au lieu d’un nouveau plancher, ils apporteront une voiture de spécification B. Je pense que ce sera le cas très bientôt », conclut l’ancien ingénieur de course de Kimi Raikkonen.
Le problème du marsouinage donne des maux de tête à Mercedes et (littéralement) aux pilotes. George Russell a déclaré que le rebond à grande vitesse était la cause de tous les maux de la W13, mais l’équipe n’a toujours pas résolu le puzzle, sauf en rehaussant la voiture (mais en perdant en performance).
La tentative de comprendre les causes en plaçant des capteurs au bas de la voiture d’Hamilton en Australie (et donc en la lestant de 1,5 kg) peut sembler désespérée, mais cela montre que Brackley veut encore croire au projet W13. Notamment parce que, selon le directeur de l’équipe, Toto Wolff, il n’y a pas de retour en arrière possible.
« J’ai déjà été dans cette situation, il faut avoir une approche humble. Le milieu de grille a des équipes très proches les unes des autres, et nous ne sommes pas assez rapides, c’est la vérité », a déclaré l’Autrichien à Melbourne lors d’une conférence de presse. « Il y a tellement de domaines où nous savons que nous pouvons nous améliorer, et d’autres où nous ne comprenons pas encore la voiture. »
« Nous devons simplement nous concentrer sur nous-mêmes et améliorer nos performances. L’équipe est toujours la même qui a remporté de nombreux championnats et je suis personnellement toujours convaincu du potentiel de la W13. »
« Quelle est l’alternative ? Revenir plusieurs mois en arrière et mettre une autre voiture sur la piste ? Je ne pense pas que ce soit faisable. Ça ne nous apporterait rien par rapport aux autres. Nous n’avons pas d’autre choix : nous devons comprendre la voiture, et à partir de là, la modifier et la développer. »
