Damon Hill, champion du monde de Formule 1 en 1996, a laissé entendre que la vitesse « instinctive » de Lewis Hamilton commençait à le quitter.
À 38 ans, Hamilton est le deuxième pilote le plus âgé de la grille de départ, derrière Fernando Alonso. Le Britannique a connu un succès inégalé au cours de sa carrière, mais il a éprouvé des difficultés au cours des douze derniers mois avec l’écurie Mercedes, qui s’est montrée moins performante que la concurrence.
L’année dernière, Hamilton a été rejoint dans l’équipe par George Russell, qui l’a devancé au championnat des pilotes alors qu’Hamilton vivait sa première saison sans victoire en F1.
S’exprimant sur le podcast F1 Nation, Hill a décrit la situation entre les deux Mercedes : « Nous sommes compétitifs et politiques. Il faut être conscient des forces montantes ou des empires. George doit travailler très dur pour devenir un atout précieux pour l’équipe, ce qu’il fait. C’est à lui de travailler dur. Lewis n’a pas à le faire. »
« Ils savent ce qu’ils ont avec Lewis – ils savent que, si on lui donne une demi-chance, il reviendra au sommet de sa forme et pourra faire des courses extraordinaires. Ils savent que George peut aussi le faire, mais il doit encore le prouver. »
« Lewis est très doué pour comprendre cela – il se dira : ‘Je vais te laisser faire le travail difficile, George, parce que c’est épuisant’. En tant que président du GPDA, il a une grosse charge de travail, George. La stratégie de Lewis est d’éliminer les facteurs de perturbation et de se ménager des moments de détente. »
« Même avec Valtteri Bottas, Lewis a adopté une approche détendue en début de saison. Il laisse les choses se dérouler et, finalement, lorsqu’il voit une opportunité, il appuie sur l’accélérateur et disparaît au loin. »
Hill pense que le partenariat Hamilton/Russell est une histoire qui se répète et suggère que Hamilton n’est plus au sommet de sa forme. « Niki Lauda a vu arriver Alain Prost. Lorsque le pilote plus âgé et expérimenté est confronté à la vitesse d’un nouveau venu, il peut être déprimé ou consacrer son énergie à s’assurer que le résultat de la course est ce qui compte », a-t-il déclaré.
« Il se peut qu’ils cèdent un peu de terrain en qualifications. À la fin de la trentaine, ils ne peuvent plus faire ces tours transcendants. Ils se concentrent sur les tours. Je me souviens, par exemple, avoir testé une moto à l’âge de 20 ans. J’ai volé autour de la piste. En vieillissant, après avoir eu des accidents, le cerveau se dit : ‘Je dois être plus prudent’. »
« George est très rapide et se réjouit du début de sa carrière. Je ne sais pas si Lewis a reconnu qu’il ne pouvait pas l’égaler. Je suis sûr qu’il finira par le faire. Il est possible que la vitesse instinctive et inconsciente ait commencé à le quitter. »
