Collé à Lawson en fin de course à Bakou, Tsunoda a choisi la prudence : protéger Red Bull face à Norris plutôt que tenter un dépassement risqué

Les derniers tours du Grand Prix d’Azerbaïdjan ont offert l’image d’une Red Bull, celle de Yuki Tsunoda, calée dans les échappements de la Racing Bulls de Liam Lawson, sans jamais porter l’estocade. Une situation paradoxale qui a immédiatement soulevé une question : le pilote japonais a-t-il été freiné par une consigne d’équipe pour protéger le résultat de l’écurie sœur ?
Interrogé après la course, Yuki Tsunoda a lui-même mis fin aux spéculations. S’il avait l’opportunité de tenter une manœuvre sur Lawson, il a consciemment choisi de ne pas le faire. La raison se trouvait dans ses rétroviseurs. Juste derrière lui se trouvait Lando Norris, l’un des principaux rivaux de Red Bull et de Max Verstappen au championnat.
« Il y avait beaucoup d’opportunités où j’aurais probablement pu plonger à l’intérieur et attaquer Liam », a expliqué Tsunoda. « Mais il y avait un risque bien plus grand que la McLaren nous dépasse tous les deux, ou l’un de nous deux. » Pris dans un train de DRS qui le protégeait de Norris, Tsunoda a fait un choix stratégique : assurer les points importants de la sixième place pour Red Bull plutôt que de risquer une attaque qui aurait pu profiter à un concurrent direct. C’est une décision qui témoigne d’une maturité d’un pilote qui ne pense plus seulement à sa performance individuelle, mais au résultat global de son écurie.
Du côté de Racing Bulls, le son de cloche est identique. Alan Permane, le directeur sportif de l’équipe, a été catégorique : il n’y a eu « absolument aucune » consigne. Mieux encore, l’équipe de Faenza n’avait aucune intention de demander à son pilote de s’effacer. « Nous n’allions pas le laisser passer, bien sûr », a confirmé Permane, qui a salué la performance de son pilote.
« Liam a fait un travail formidable en gardant derrière lui une voiture plus rapide. Yuki avait des pneus medium neufs et Liam a fait un super boulot pour le retenir avec les coudes dehors », a-t-il ajouté, qualifiant la course de Lawson d’« exceptionnelle » et soulignant sa grande force mentale.
L’enjeu de cette bataille dépassait une simple lutte pour la cinquième place. C’était une audition à ciel ouvert pour l’avenir au sein de la famille Red Bull. Chaque pilote a joué la partition qui correspond à sa situation actuelle. D’un côté, Liam Lawson, le revenant qui se bat pour prouver qu’il mérite sa place, prêt à prendre tous les risques pour défendre un résultat magnifique. De l’autre, Yuki Tsunoda, le promu, qui a voulu montrer à ses dirigeants qu’il pouvait faire preuve de sang-froid et de réflexion stratégique.
Au final, l’absence de dépassement n’était ni un signe de faiblesse ni le produit d’un ordre caché. Elle résultait d’une défense brillante, d’un calcul stratégique et d’un scénario de course qui a mis en valeur, mieux que n’importe quel dépassement, la maturité et les ambitions des deux pilotes.
Keeping the team in mind 🤝
— Formula 1 (@F1) September 23, 2025
Yuki Tsunoda weighed up the risks from behind when attacking Liam Lawson in the Azerbaijan Grand Prix ⚔️#F1 #AzerbaijanGP pic.twitter.com/00v1HYNTrs