Yuki Tsunoda doit cesser d’être irritable, il n’est pas le seul nouveau à avoir des difficultés
Ce week-end du Grand Prix d’Espagne nous a jusqu’à offert la 100e pole position en carrière de Lewis Hamilton, mais avec elle, l’interview de F1 la plus décevante de l’année. Yuki Tsunoda ne fait pas grand-chose pour se faire apprécier des fans de F1 après seulement trois week-ends de course cette saison. Tsunoda est un pilote agressif et son potentiel était évident en F2.
Il est cependant difficile de ne pas penser qu’il a perdu une partie de sa base de fans après ce samedi. Il n’a pas réussi à maximiser sa performance lors des qualifications. Une erreur en Q1 a conduit à sa deuxième sortie prématurée de l’année, mais pour seulement 0,007s. Ce n’est pas cette déception en piste qui lui aura fait perdre ses fans, mais plutôt son attitude tout au long de la journée et la façon dont il s’est comporté lors de son entretien post-élimination.
À seulement 20 ans, il serait injuste d’attendre du jeune pilote Red Bull qu’il soit un maître devant un micro. Mais dire à la radio qu’il n’arrive pas « piloter cette put*** de voiture » avant d’insinuer que son coéquipier pourrait avoir une meilleure voiture – ce qu’il a ensuite retiré – n’étaient pas judicieuses. Son impatience lorsqu’il s’est plaint des messages de son ingénieur de course lors de la troisième séance d’essais libres était irritante. Le fait qu’on lui ait dit de se calmer le suggère.
Ses plaintes au sujet de la voiture lors de l’élimination n’ont pas non plus contribué à le faire aimer de son équipe. L’attitude de Tsunoda n’a pas été très appréciée par le personnel d’Alpha Tauri, qui travaille dur. La logique voudrait que Tsunoda n’égale pas son coéquipier sur la piste. Il partage un garage avec un vainqueur de Grand Prix et le leader de facto de l’équipe, Pierre Gasly.
Un écart de 0.366s sur Gasly s’est finalement avéré coûteux – ce n’est pas un mauvais effort de la part d’un homme qui doit encore trouver ses marques en F1. La grille est tellement serrée cette année que cet écart a fait la différence entre P5 et P16. Tsunoda n’est pas le seul pilote à avoir du mal à s’adapter à son nouvel environnement. Comme beaucoup, il ne parvient pas à prendre le dessus sur un coéquipier déjà installé.
Il suffit de regarder comment Sergio Perez galère avec la Red Bull. Vétéran du sport depuis dix ans et vainqueur d’une course, Perez sait que la patience est la clé avant les conclusions extrêmes. La situation est similaire chez McLaren, où le nouveau venu Daniel Ricciardo a été largement surclassé par Lando Norris en configuration course.
Le double champion du monde Fernando Alonso est mené au score par son coéquipier Esteban Ocon le samedi, depuis son retour à Alpine. L’ultra-talentueux Carlos Sainz a été le meilleur du peloton mais se retrouve toujours derrière Charles Leclerc au classement. Le quadruple champion du monde Sebastian Vettel est également surpassé par Lance Stroll chez Aston Martin.
Tsunoda a besoin de prendre de la hauteur pour tirer le meilleur de lui-même. Et surtout, il en aura besoin pour gagner la patience et le respect de son équipe. Nous savons qu’il est dynamique dans le cockpit. Ses messages radios vulgaires sont devenus un élément incontournable des week-end de F1. Cette semaine, il est allé trop loin.
L’interview de samedi avec Sky F1 a couronné une journée décevante pour un talent prometteur. Il peut se racheter en s’excusant auprès de son équipe et en faisant preuve de détermination dimanche. Il y a beaucoup de choses à apprécier chez Tsunoda, c’est pourquoi sa grossièreté est d’autant plus décevante. Il devrait se ressaisir.
? Meilleur temps du week-end (provisoire) pour Lando Norris !
— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) May 8, 2021
? Tsunoda très énervé de son élimination en Q1#SpanishGP?? pic.twitter.com/v43LDyF7M3