La justice américaine enquête sur le rejet d’Andretti en F1

Le républicain Jim Jordan, à la tête du Comité judiciaire, a adressé une lettre aux dirigeants de la F1 exigeant des explications sur le processus décisionnel ayant bloqué l’entrée d’Andretti

Le rêve d’Andretti de rejoindre la F1 prend un tournant inattendu. Selon motorsport.com, Le comité judiciaire de la Chambre des représentants des États-Unis a ouvert une enquête sur le rejet par Liberty Media de la candidature d’Andretti.

Cette décision survient après la visite de Mario Andretti au Capitole et la montée en puissance de l’intérêt politique pour sa cause. Le député républicain Jim Jordan a écrit aux propriétaires de la F1 pour obtenir des explications sur le processus décisionnel qui bloque les espoirs d’Andretti.

Pourquoi une enquête ?

M. Jordan craint des pratiques anti-concurrentielles illégales. Il a demandé des documents et des informations à Liberty Media et à la F1 afin de comprendre les raisons du refus de la candidature d’Andretti.

Selon lui, certains arguments avancés par la F1 pour justifier sa décision semblent infondés. Il critique notamment l’idée qu’une nouvelle écurie ne puisse apporter de la valeur ajoutée qu’en « luttant pour les podiums et les victoires ».

Il souligne que la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) a déjà approuvé les capacités techniques d’Andretti Cadillac, et que la plupart des écuries actuelles ne remportent pas régulièrement des podiums et des victoires.

Autre point de discorde : l’utilisation d’un motoriste existant. La F1 craignait que cela nuise à son prestige, alors qu’un nouveau moteur fabriqué par General Motors aurait posé des défis à la nouvelle écurie selon ses propres dires.

Pour M. Jordan, la F1 ne peut pas « avoir le beurre et l’argent du beurre ». Il rejoint ainsi la position du président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, qui a déclaré que le rejet d’Andretti Cadillac était « uniquement une question d’argent ».

Le comité s’inquiète également de l’impact potentiel d’une 11e écurie sur les équipes actuelles. L’argument selon lequel une équipe supplémentaire porterait préjudice aux finances des écuries existantes est vu comme un possible comportement anti-concurrentiel.

La lettre de M. Jordan dénonce la volonté de « protéger les équipes en difficulté au détriment des consommateurs », alors qu’une équipe supplémentaire pourrait stimuler la compétition pour les sponsors et les primes.

Quelles suites pour l’enquête ?

Afin d’étayer son enquête, le comité a exigé des documents et un briefing de la F1. M. Jordan souhaite obtenir toutes les communications relatives au processus d’évaluation des nouvelles écuries, en particulier celles concernant Andretti et la décision de rejet du 31 janvier dernier.

Il demande également l’accès aux échanges entre la F1 et les dix écuries actuelles sur l’arrivée de nouvelles équipes, ainsi que tout document lié aux droits d’anti-dilution inscrits dans les Accords Concorde (contrat commercial entre les écuries et la F1).

Une décision rapide est attendue, avec un briefing fixé au 21 mai au plus tard.

Cette enquête s’inscrit dans la lignée de la demande de plusieurs membres du Congrès la semaine dernière, qui questionnaient la conformité de la décision de la F1 avec les lois américaines sur la concurrence.

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