Samedi à Imola, Sergio Perez a fait ce qu’aucun autre pilote Red Bull de Formule 1 n’a réalisé depuis 2019 en battant Max Verstappen en qualifications
La domination de Verstappen en qualification sur ses récents coéquipiers de F1 est telle qu’il avait construit une série de 25 courses sans s’incliner face à la voiture de l’autre côté du garage de Red Bull – une série qui remonte au Grand Prix d’Italie 2019 à Monza.
Ce jour-là, Verstappen s’est qualifié derrière Alex Albon, bien que ce ne soit pas complètement représentatif, car des problèmes de moteur ont empêché le Néerlandais d’enregistrer un temps au tour. Il faut remonter au GP du Canada 2019 pour trouver la dernière fois que Verstappen a été battu par un coéquipier – alors Pierre Gasly – au mérite. Et cela n’est arrivé qu’après qu’un drapeau rouge a empêché Verstappen de terminer son tour. Avant cela, c’était la finale de la saison 2018 à Abu Dhabi, lorsque Daniel Ricciardo a pris le dessus sur Verstappen pour la cinquième fois seulement sur l’ensemble des 21 courses de la saison.
Perez a réalisé une performance exceptionnelle lors des qualifications du Grand Prix d’Émilie-Romagne en devançant Verstappen de seulement 0,052 s et en décrochant sa toute première place sur la première ligne pour son deuxième week-end seulement avec sa nouvelle équipe. Tout aussi impressionnant, Perez est passé à un cheveu (0,035s) de décrocher sa première pole position en F1, mais n’a pas pu la réaliser à cause d’un coup d’éclat de Lewis Hamilton et d’une erreur dans le dernier virage qui, selon lui, lui a coûté la pole.
C’est un énorme retournement de situation par rapport au week-end d’ouverture de la saison à Bahreïn, où Perez avait été éliminé en pneus Medium en Q2, tandis que Verstappen avait décroché la pole avec une marge de près de 0,4s.
24 heures après un vendredi difficile au cours duquel il était à la traîne derrière les pilotes de tête et avait percuté Esteban Ocon d’Alpine lors de la FP1, Perez a rebondi de façon spectaculaire. Alors, comment s’est-il remis d’avoir été largué tout au long des essais ? « Je pense qu’il s’agit simplement de comprendre où trouver le temps », a expliqué Perez après les qualifications. « J’ai une assez bonne référence en Max – il obtient tout le temps 100% de la voiture, et je dois m’y adapter. »
Qui va remporter la course #ImolaGP #EmiliaRomagnaGP
— F1ACTU.COM (@actu_f1) April 18, 2021
« J’apprends juste, étape par étape. Je ne m’attendais pas à être ici en ce moment, car je sens que je suis loin d’être là où je devrais être, les choses ne viennent pas encore naturellement. C’est donc un bon coup de pouce pour la confiance, pas seulement pour moi, mais aussi pour l’équipe, qui sent qu’elle a les deux pilotes et que nous pouvons faire avancer l’équipe ensemble, c’est le plus important. »
« J’espère qu’à partir de maintenant nous continuerons à progresser et que demain nous ferons un pas de plus dans la performance en course, c’est l’objectif, pas à pas, sans précipitation. Je sais où je devrais être, mais c’est certainement positif d’être ici juste pour ma deuxième course dans l’équipe. »
When you secure your best ever qualifying performance… and *still* want more!@SChecoPerez‘s determination is off the charts ?#ImolaGP ?? #F1 pic.twitter.com/dnCjqis3Kw
— Formula 1 (@F1) April 17, 2021
Un autre facteur qui a aidé Perez a été la décision de Red Bull de le mettre sur les pneus tendres en Q2 – contrairement aux voitures de Verstappen et Mercedes en pneus mediums- dans le but d’éviter une répétition de ce qui s’est passé à Bahreïn. Cela lui a permis de se familiariser aux les pneus les plus rapides pour se préparer à la dernière salve du top 10.
La clé du résultat de Perez a également été une séance « brouillonne » de Verstappen, qui a été un peu large à la chicane Tamburello où il a perdu un temps crucial, même s’il a réussi à améliorer son dernier tour. « Je sais que Honda fabrique de bonnes tondeuses à gazon mais je ne pense pas que celle-ci était adaptée pour ça ! ». Verstappen a plaisanté lors de la conférence de presse des pilotes après les qualifications. « Mais au moins, j’ai essayé. C’était juste un tour vraiment mauvais, je n’ai pas eu ça depuis longtemps donc j’ai juste besoin de comprendre pourquoi c’est arrivé. Mais néanmoins, je pense que nous étions très proches, donc c’est positif, et comme Checo l’a dit, nous avons deux voitures proches de Lewis sur des pneus différents, donc j’espère que ça va créer de l’excitation demain. »
Les deux hommes ont finalement été battu par Hamilton, qui a une fois de plus été au meilleur de sa forme en allant décrocher la 99e pole de sa carrière en F1 sur un 30e circuit différent. Lors de l’ouverture de la saison à Bahreïn, Red Bull détenait un net avantage sur Mercedes lors des qualifications et l’écurie de Milton Keynes avait ensuite été présentée comme la favorite avant l’événement en Italie.
Le septuple champion du monde a déclaré qu’il avait besoin d’un « tour parfait et plus encore » pour combler un retard de 0,6 s sur Verstappen lors des essais 3 et décrocher sa première pole à Imola, ce qui a provoqué une réaction et un échange stupéfiants entre lui-même et son ingénieur de course Peter Bonnington.
La qualité de son premier tour en Q3 – combinée au fait que son coéquipier Valtteri Bottas avait plus d’une demi-seconde de retard dans une modeste huitième position – a conduit certains à établir des comparaisons avec son étonnant tour de pole au Grand Prix de Singapour 2018. « Le fait est que, comme vous l’avez vu lors de la dernière course, il y avait un bon écart avec les Red Bull », a expliqué Lewis Hamilton
« Nous avons senti que nous pouvions le réduire un peu en arrivant ce week-end, mais la séance de qualification a été très propre. Je suppose qu’il faut sans cesse faire des ajustements et des réglages. En ce qui concerne ma propre performance, je suis vraiment reconnaissant de continuer à faire des pas dans la bonne direction. C’était une vraie surprise. Je ne pense pas que quiconque dans l’équipe s’attendait à être en pole aujourd’hui, mais bien sûr, c’est ce que je visais. »
« C’était vraiment le tour le plus propre que je pouvais faire et un peu plus. Que ce soit un tour de Singapour [2018] ou non, c’est une vibration différente mais c’était définitivement bon. »
