Ferrari envisage d’aller en IndyCar en 2022, en réaction aux plans de la Formule 1 d’introduire un plafond budgétaire de 145 millions de dollars.
Dans une interview accordée à Sky Italia, le directeur de l’équipe, Mattia Binotto, a confirmé que l’IndyCar et le haut niveau du Championnat du monde d’endurance étaient envisagés comme programmes de courses parallèles à côté de la F1.
Il a expliqué qu’une telle mesure était envisagée afin de créer des emplois pour les membres du personnel qui seront probablement licenciés en raison des réductions de dépenses nécessaires pour atteindre le nouveau plafond budgétaire de la F1 en 2021.
« Ferrari ressent une grande responsabilité sociale envers ses employés et nous voulons nous assurer qu’il y aura un espace de travail pour chacun d’entre eux à l’avenir », a déclaré Binotto.
Le patron de l’équipe Ferrari a déclaré qu’un programme IndyCar représenterait une grande entreprise pour l’équipe, qui participe à la F1 depuis 1950, mais que le passage de la série aux moteurs hybrides en 2022 créerait quelques passerelles.
« Nous avons commencé à évaluer des programmes alternatifs, et je confirme que nous nous intéressons à l’IndyCar, qui est actuellement une catégorie très différente de la nôtre, mais avec un changement de réglementation prévu en 2022 », a ajouté Binotto. « Nous observons également le monde des courses d’endurance et d’autres séries [en option]. « Nous allons essayer de faire le meilleur choix ».
Ferrari a été un adversaire acharné des plans de la F1 visant à réduire le plafond budgétaire de l’année prochaine de 175 millions de dollars à 145 millions de dollars, afin d’atténuer l’impact financier de la pandémie de coronavirus sur les écuries. La réduction du plafond aura un impact majeur sur les trois plus grandes équipes de F1 et devrait entraîner des licenciements, car les coupes effectuées par ces dernières ne seront pas suffisantes par rapport à l’objectif de 145 millions de dollars.
« Ces dernières semaines, il y a eu beaucoup de discussions sur la réduction du budget disponible pour les écuries de Formule 1 », a ajouté Binotto. « Une conclusion a maintenant été tirée. La limite de 175 millions de dollars qui avait été définie et votée [en 2019] sera abaissée à 145 millions de dollars. »
« Chez Ferrari, nous nous structurions sur la base du budget approuvé l’année dernière, et cette nouvelle réduction représente un défi important qui conduira inévitablement à revoir le personnel, la structure et l’organisation ».
Outre la création d’emplois, le passage à l’IndyCar pourrait être considéré comme un jeu de pouvoir politique de la part de Ferrari, qui utilise exclusivement ses voitures monoplaces en F1 depuis 1950. Faire courir les Ferrari dans la série américaine enlèverait à la F1 un de ses arguments d’exclusivité sur un marché important pour ses propriétaires, Liberty Media.
De plus, la promesse de courir aux États-Unis n’est pas nouvelle. En 1986, le fondateur de l’équipe, Enzo Ferrari, a décidé de construire une voiture conforme au règlement CART aux États-Unis, ce qui a été largement perçu comme une protestation contre les règles prévues à l’époque pour les moteurs de F1. La voiture a été achevée et conduite sur la piste d’essai de Ferrari à Fiorano, mais n’a jamais été utilisée en compétition sous le nom de Ferrari.
