Aucun élément de la SF23 de Ferrari ne sera gardé pour 2024

À l’exception de l’unité de puissance, la voiture de l’année prochaine n’aura rien à voir avec la SF-23

Ferrari travaille d’arrache-pied sur la 676, nom de code du projet F1 de l’année prochaine. Il ne s’agira pas d’une évolution de la SF-23 mais d’une voiture totalement nouvelle, radicalement différente, partant d’une feuille blanche.

Une révolution nécessaire pour tenter de rattraper Red Bull. Si en 2024 les Rouges ne remportent pas au moins le titre des constructeurs, ils égaleront un record dont ils ne veulent même pas s’approcher : 16 ans sans titre des constructeurs.

Les fans se souviennent avec horreur de ces 21 années, entre les couronnes de Jody Scheckter en 1979 et de Michael Schumacher en 2000, sans qu’aucun pilote du Cheval Cabré ne devienne champion.

Mais les ingénieurs se souviennent sûrement des 16 années sans titre constructeur… celui qui compte le plus pour l’équipe : ce n’est pas le plus médiatique mais il témoigne de la qualité de la voiture et, surtout, c’est lui qui fait gagner du pognon.

Aston Martin a fait un grand bond en avant en début de saison. McLaren, à la mi-saison. Mercedes est dans le coup. La progression de ces trois rivaux, prétendants au titre de « meilleur des autres », est l’idée motrice que Frédéric Vasseur impose à Ferrari à l’horizon 2024. « S’ils ont été capables de le faire, nous le pouvons aussi ».

Le directeur de l’équipe est décidé à mettre toutes les ressources dans la voiture de 2024 parce que les moyens sont limités en raison du plafond budgétaire. C’est une décision nécessaire car ils pensent qu’une évolution de la SF-23 n’est pas suffisante, mais qu’une « révolution » est nécessaire.

Plus tôt dans l’année, alors que l’on parlait de la SF-23 comme d’une gagnante potentielle, qu’elle avait surmonté les défauts de la F1-75, beaucoup disaient que si Ferrari était championne – ou du moins se battait clairement pour les couronnes – le mérite n’en reviendrait pas à Vasseur, mais à Binotto. Mais Mattia a démenti : « Ce n’est pas ma voiture, mais celle de Ferrari ». En d’autres termes, le succès ou l’échec est l’affaire de tous les hommes de Ferrari.

C’est dans ce contexte que la décision de Frédéric Vasseur s’explique le mieux. Au cours de cette année, nous avons assisté au départ de nombreux hommes de Mattia Binotto. Il faut maintenant se débarrasser de l’héritage de la SF-23, une voiture conçue sous le mandat de Binotto.

Enrico Cardile et ses hommes vont partir d’une feuille blanche. Une nouvelle voiture, un nouveau concept qui s’inspirera de la Red Bull, évidemment, même s’ils excluent une copie ou un clone. Les responsables de l’aérodynamique, de la performance et des moteurs devront travailler aux côtés de Cardile.

En effet, s’inspirer de la Red Bull n’est pas qu’une question d’aérodynamisme. Les suspensions, notamment la suspension avant, doivent être repensées et la gestion des pneumatiques doit être améliorée, ce qui n’est pas vraiment le point fort des Red Bull en ce moment.

Un seul élément sera conservé : l’unité de puissance. Les unités de puissance sont gelées, mais il y a beaucoup de détails qui influencent l’aérodynamique – par exemple le refroidissement – et ils peuvent essayer de profiter des quelques brèches laissées par le règlement pour trouver le bon package afin de mieux l’intégrer à l’aérodynamique. Red Bull a également ouvert la voie en introduisant des prises d’air de refroidissement extrêmement petites, avec de bons résultats.

Mais dans le domaine de l’unité de puissance, le cœur du problème est d’améliorer l’efficacité électrique, de rendre l’énergie électrique disponible plus longtemps.

Le travail à accomplir est considérable. L’objectif est ambitieux. Le temps est compté. Et le budget, limité par la réglementation. Et le record de 16 ans sans titre de constructeur pèse comme un fardeau, une pression supplémentaire.

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