L’avenir de Hamilton et de Bottas chez Mercedes sera déterminant pour que Vettel et Alonso aient une chance de faire partie d’une grande équipe de F1.
La bataille entre Lewis Hamilton et Fernando Alonso pendant la saison 2007, lorsqu’ils ont partagé le garage de McLaren, est encore dans les mémoires comme l’un des duels les plus tendus entre coéquipiers dans l’histoire de la Formule 1. Malgré tout ce qui s’est passé cette année-là entre les deux hommes, le temps a fait son oeuvre et leur relation s’est considérablement améliorée à tel point que le Britannique a été l’un des premiers à dire au revoir, avec Sebastian Vettel, à l’Espagnol lors de sa dernière course de F1 au GP d’Abu Dhabi en 2018.
Il est difficile d’imaginer réunir à nouveau les deux pilotes qui ont fait exploser McLaren en 2007, même s’ils s’entendent bien pour le moment. Mais d’une manière ou d’une autre, Hamilton a entre ses mains l’avenir de Fernando Alonso et aussi de Sebastian Vettel.
Sur le marché des pilotes de Formule 1, il est courant de voir un jeu de chaises musicales qui modifie la grille et qui, généralement, laisse certains sur la touche, déplace d’autres et donne la possibilité à quelques élus de rejoindre la catégorie reine du sport automobile.
Le premier de ces effets domino cette année a été initié par Ferrari. Maranello a annoncé la rupture de sa relation avec Vettel en 2021 et la signature de Carlos Sainz, à laquelle McLaren a répondu par la signature de Daniel Ricciardo qui a laissé son siège libre dans une équipe Renault qui ne semble pas pressée de faire des annonces. L’équipe française n’est pas au mieux de sa forme, ni sportivement ni financièrement, et étudie attentivement ses transferts, attendant aussi ce qui se passe chez Mercedes Benz.
Red Bull a renouvelé Max Verstappen l’année dernière, Ferrari en a fait de même avec Leclerc et a déjà annoncé Carlos Sainz pour 2021, McLaren a confirmé Ricciardo et Norris dans son line-up pour l’année prochaine mais Mercedes est toujours silencieuse : Hamilton et Bottas terminent le contrat fin 2020 et on ne sait encore rien du renouvellement de l’un ou l’autre.
Le défi de Toto Wolff n’est pas facile. L’équipe allemande a remporté les six derniers titres de constructeurs, tandis que ses pilotes ont remporté autant de titres de pilotes (Hamilton 5 et Rosberg 1). Mercedes sait que sa machine parfaite est encore mieux entre les mains du pilote britannique, mais les exigences financières du sextuple champion du monde battent des records à chaque renouvellement et, en pleine crise du coronavirus et avec l’incertitude de ce qui va venir, la négociation semble tendue.
« Nous avons un duo fantastique et je suis content de mes pilotes, mais on ne sait jamais. C’est pourquoi je ne dirai pas en juin que Sébastien n’a aucune chance« , a commenté Toto Wolff la semaine dernière, mettant encore plus de piment sur le renouvellement avec ses pilotes.
Le transfert de Sainz chez Ferrari a fermé la porte aux rumeurs selon lesquelles Hamilton serait en rouge, et les chances du Britannique de faire pression sur Mercedes sont parties en fumée. Le départ de Vettel, sans équipe pour le moment, favorise Toto Wolff lorsqu’il s’agit de mettre la pression sur l’équipe, car des rumeurs se sont répandues selon lesquelles le pilote allemand pourrait arriver en 2021.
La signature de Vettel permettrait de faire un coup d’éclat, les deux pilotes se battant pour le championnat du monde sur un pied d’égalité. Le plus bénéfique pour les intérêts de Hamilton serait un « statu quo » dans lequel Mercedes oublierait des pilotes comme Alonso ou Vettel et renouvellerait Bottas ou chercherait un jeune pilote sur la grille qui ne l’éclipserait pas, a priori. C’est là que le nom du pilote britannique George Russell (qui gravite autour de Mercedes depuis quelque temps et actuel pilote de Williams) sonne de plus en plus fort.
Malgré les rumeurs, Bottas n’abandonne pas l’espoir de rester chez Mercedes et dit qu’il est serein quant à son avenir et exclut le transfert de Vettel : « Nous avons été très honnêtes sur la situation depuis le début en ce qui concerne les contrats, et j’ai reçu un message assez clair : non, ils ne considèrent pas « Seb ». Alors j’ai dit d’accord, pas de soucis. »
Si Hamilton parvient à un accord avec Mercedes, l’équipe allemande fermera les portes à Alonso et Vettel et presque certainement à Bottas. Wolff envisage d’avoir le successeur de Hamitlon dans l’équipe et c’est plus Russell que Valtteri.
C’est précisément le départ du Finlandais de Mercedes qui ferme une autre porte à Fernando et Sebastian, puisque leur destination serait Renault, où ils partageraient le garage avec le pilote français : Esteban Ocon. L’équipe française atteindrait ses deux objectifs avec cette signature : un pilote expérimenté, capable de diriger l’équipe et qui n’est pas une star avec un salaire exorbitant comme celui qu’il pourrait prétendre.
S’il prend la relève chez Renault, les chances de Fernando Alonso de retrouver la Formule 1 en 2021 sont minces. Dans le cas de Sebastian Vettel, il semble n’en rester qu’une place : Aston Martin. L’entreprise va absorber Racing Point la saison prochaine. Une telle signature pourrait donner une image et un élan à son projet, bien que le budget et les possibilités réelles d’être compétitif ne semblent pas correspondre aux souhaits de l’Allemand.
