Plus rien ne s’oppose à la réélection de Ben Sulayem à la FIA

Un imbroglio dans les statuts de la FIA rend le résultat l’élection présidentielle connu d’avance : Ben Sulayem devrait repartir pour quatre ans

Sauf retournement de situation, l’issue de l’élection présidentielle de la FIA prévue en décembre ne fait déjà plus de doute. Mohammed Ben Sulayem, président sortant, repartira pour un second mandat de quatre ans — non pas grâce à un raz-de-marée électoral, mais en raison d’un enchevêtrement réglementaire qui a, en pratique, fermé la porte à toute candidature concurrente.

Pour comprendre cette situation, il faut se pencher sur les statuts de la FIA. Chaque candidat à la présidence doit présenter une liste complète : sept vice-présidents pour le sport, chacun représentant une région du monde (Europe, Asie-Pacifique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, etc.).

Problème : ces colistiers doivent être choisis parmi les candidats officiellement retenus pour le Conseil Mondial du Sport Automobile (WMSC), dont la période de dépôt est désormais close. Et dans la zone « Amérique du Sud », une seule personne a été validée : Fabiana Ecclestone. Or, elle figure… sur la liste de Ben Sulayem. Résultat, aucun autre prétendant ne peut constituer une équipe complète. L’élection se retrouve donc verrouillée avant même d’avoir commencé.

Cette situation, parfaitement légale sur le papier, est jugée profondément injuste par plusieurs figures du paddock. L’Américain Tim Mayer ou la Suissesse Laura Villars, qui envisageaient de se présenter, se retrouvent exclus du processus. Dans leurs entourages, on parle déjà d’une « dérive antidémocratique ». D’après PlanetF1.com, certains réfléchissent à un recours pour contester ce blocage, perçu comme une faille dans les statuts plutôt que comme un complot organisé.

La FIA, elle, balaie les critiques : la fenêtre de candidature au WMSC a duré plus de trois mois, rappelle-t-on, et les règles étaient publiques. Si personne n’a su présenter de représentant sud-américain à temps, c’est, selon la Fédération, la responsabilité des opposants eux-mêmes. Difficile pourtant de ne pas y voir un système mal ficelé, où un simple hasard administratif suffit à écarter toute forme de concurrence.

Le nom de Fabiana Ecclestone, épouse de Bernie Ecclestone, n’aide pas à calmer les soupçons. Son statut de candidate unique en Amérique du Sud, combiné à son alliance avec le président sortant, donne à ce scrutin un parfum de politique interne.

Mohammed Ben Sulayem s’apprête donc à rempiler sans passer par les urnes. Une victoire sans affrontement, que certains qualifieront de réglementaire plutôt que démocratique. Mais elle met surtout la FIA face à un défi : revoir d’urgence ses statuts avant 2029 pour éviter que pareille impasse ne se reproduise.

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