McLaren sous pression : Piastri et Norris n’ont que sept courses pour contrer la remontée de Verstappen et éviter de tout perdre.

Fini le temps de la gestion tranquille et des victoires faciles. À Woking, le discours a changé. Après le week-end cauchemardesque de Bakou et la deuxième victoire consécutive de Max Verstappen, McLaren a officiellement sonné l’alarme. Andrea Stella, le directeur de l’écurie, a mis ses pilotes et son équipe face à une nouvelle réalité : il reste sept courses pour contenir le retour du champion du monde, et la moindre erreur fera désormais très mal.
La communication d’Andrea Stella après Bakou a eu la teneur d’un avertissement. « La marge d’erreur se réduit encore », a-t-il prévenu, selon RacingNews65. « Quand vous vous battez au plus haut niveau de la Formule 1, la compétition est si serrée que vous ne pouvez tout simplement vous permettre aucune erreur. » Ce message s’adresse à tous. Aux pilotes, d’abord, après le crash d’Oscar Piastri et le week-end en demi-teinte de Lando Norris. À l’équipe ensuite, coupable d’un arrêt au stand encore trop lent qui a handicapé Norris.
Cette prise de parole publique ressemble à un aveu. C’est reconnaître que la menace est désormais bien réelle. Stella l’explique lui-même : « Nous ne devons pas oublier que Red Bull a remporté deux courses en début de saison. Ils ont ensuite régressé en performance, et maintenant, il semble qu’ils aient retrouvé leur chemin. » Après une domination confortable, place à l’urgence d’une fin de saison sous haute pression.
Ce qui inquiète McLaren, ce n’est pas seulement le retour en forme de la Red Bull, c’est surtout le retour en forme de l’homme qui la pilote. Max Verstappen est l’adversaire le plus redoutable de la grille dans ce genre de situation. C’est un “prédateur“, un opportuniste impitoyable, capable de capitaliser sur la plus petite faille de ses rivaux.
C’est là que le déficit d’expérience de McLaren pourrait peser lourd. Oscar Piastri, bien que leader, ne dispute que sa deuxième saison et apprend encore les rouages d’une lutte pour le titre. Lando Norris n’a jamais été dans cette position si près du but. Face à eux, Verstappen est rompu à ces combats au sommet, un pilote qui excelle quand la tension monte et qui sait comment faire craquer psychologiquement ses adversaires. Cette guerre des nerfs est peut-être l’arme la plus dangereuse du Néerlandais.
Comme si la menace externe ne suffisait pas, Stella doit aussi gérer la guerre fratricide. Sa mise en garde sur les « valeurs et principes qui doivent être respectés quand on court pour McLaren » est un message envoyé à ses deux pilotes, qui se sont déjà dangereusement rapprochés en piste cette saison. L’équipe ne peut pas se permettre qu’ils se volent des points précieux dans des luttes internes qui profiteraient à Verstappen.
Faut-il continuer à les laisser se battre au risque de tout perdre, ou imposer une hiérarchie quitte à briser la dynamique interne ? Pour l’instant, McLaren demande surtout à ses troupes d’être irréprochables. Mais face à un Verstappen déchaîné, cette stratégie pourrait ne pas suffire.