Lewis Hamilton a répliqué à Fernando Alonso via une story inspirée d’une vieille sitcom. Dix-huit ans plus tard, la guerre froide reprend.

Le Grand Prix de Singapour s’est joué dimanche sur la piste, mais la prolongation a eu lieu le lendemain, sur Instagram. C’est Lewis Hamilton qui a dégainé avec une story de quelques secondes à peine, mais assez pour faire sourire ceux qui savent lire entre les lignes.
Au premier coup d’œil, rien de bien fou : un extrait d’une vieille sitcom britannique, One Foot in the Grave. Un personnage ronchon, Victor Meldrew, qui répète sans arrêt la même phrase : “I don’t believe it!” (“Je n’y crois pas !”).
Dimanche, en franchissant la ligne juste derrière Hamilton, un certain Fernando Alonso hurlait à la radio un très similaire “I cannot believe it!”, trois fois de suite, la voix pleine de frustration. Les deux phrases se ressemblent un peu trop pour que ce soit un hasard.
Petit retour en arrière : la fin de course avait tourné à la survie pour Hamilton. Des freins en surchauffe, une Ferrari à bout, et plusieurs escapades hors-piste juste pour rester en piste. Derrière, Alonso, revenu d’un gouffre de 50 secondes, voyait l’impensable se produire : la Ferrari, loin devant jusque-là, lui résistait en coupant les virages. La radio a fait le reste. Même si la pénalité de cinq secondes tombée après coup a rétabli les positions, le mal était fait : l’Espagnol bouillait.
C’est là que la story de Hamilton devient intéressante. Le montage, la réplique… et surtout cette légende, laconique : “18 years of…”. (“Dix-huit ans de [I don’t beleive it]”). En effet, c’est en 2007 que la rivalité a débuté entre eux. Le rookie insolent face au double champion du monde. La guerre froide dans le même garage. La fracture originelle.
Difficile de ne pas y voir un message. Dix-huit ans plus tard, les mêmes piques, les mêmes frustrations, la même rivalité viscérale. Les deux quadragénaires continuent leur guerre à distance, faite de respect et d’agacement, d’admiration et de rancune.
Quelle peine de lire ça. De si grands pilotes. Quoiqu’il en soit, ce que réalise Alonso semble, à l’écran et dans les chiffres, nettement plus combatif que ce que fait Hamilton. Le premier fait des miracles avec le matériel à sa disposition. Le second attend patiemment une voiture miraculeuse…