Pour Jacques Villeneuve, le départ de Christian Horner n’entache pas son héritage : 14 titres et une capacité unique à mener une équipe au sommet

Jacques Villeneuve s’est récemment exprimé pour analyser l’un des feuilletons de l’année : le départ fracassant de Christian Horner de l’écurie Red Bull. Pour le Canadien, malgré une sortie par la petite porte, la valeur de l’homme qui a mené Red Bull au sommet est intacte.
Pour le champion du monde 1997, la séparation, bien que douloureuse, est une bonne chose. « Les deux parties sont maintenant libres, n’ont plus d’obligations et peuvent aller de l’avant », a-t-il déclaré selon des propos rapportés par PlanetF1. Cette liberté, Horner l’a monnayée à prix d’or, avec une indemnité de départ estimée à près de 100 millions de dollars. Mais au-delà de l’aspect financier, c’est la valeur sportive de l’homme que Villeneuve met en avant.
« Horner a été un atout immense pour Red Bull pendant des années, et il serait un atout majeur pour n’importe quelle équipe de pointe. C’est un vainqueur né », affirme le Canadien. Avec 14 titres mondiaux à son actif en tant que directeur, Horner est l’un des managers les plus titrés de l’histoire. Sa capacité à construire une équipe, à la mener au succès et à naviguer dans les eaux troubles de la politique en F1 en fait, selon Villeneuve, une recrue de choix pour quiconque vise le sommet.
L’analyse de Villeneuve se heurte cependant à une vision radicalement opposée, venue de l’intérieur même du camp Red Bull. Helmut Marko, en justifiant le choix de Laurent Mekies pour succéder à Horner, a offert une perspective différente : « Dans la complexité de la Formule 1 actuelle, un technicien à la tête de l’écurie est probablement la meilleure solution. »
Cette phrase ouvre un débat sur le profil idéal du directeur d’écurie moderne. D’un côté, le modèle Horner : un leader charismatique, un animal politique, maître de la communication et du management. De l’autre, le modèle Mekies (ou Andrea Stella chez McLaren) : un ingénieur de formation, dont la force réside dans sa compréhension profonde des aspects techniques de la performance. Le départ de Horner de Red Bull n’est donc pas qu’une histoire de personnes, c’est peut-être le symptôme d’un changement de paradigme à la tête des écuries.
La question que tout le monde se pose, et Villeneuve le premier, est de savoir où et comment Horner rebondira. Sa clause de non-concurrence, plus courte que prévu, lui permettrait de revenir aux affaires avant la mi-2026. La piste la plus chaude, évoquée par son ami Bernie Ecclestone, n’est pas celle d’un simple poste de salarié. Après avoir été démis de ses fonctions en tant qu’employé, Horner ne reviendrait qu’avec une participation au capital de l’écurie, pour s’assurer un contrôle qu’il a perdu chez Red Bull.
Son nom a été associé par le passé à Alpine, Haas, ou même Ferrari. Mais peu importe la destination, son retour est attendu. Comme le conclut Villeneuve, « je serais très curieux de savoir où il ira et à quel poste. »