À sept courses de la fin, Villeneuve refuse d’enterrer Verstappen : la dynamique Red Bull et son génie pourraient inverser le championnat

Affirmer que la course au titre 2025 est terminée serait une erreur, et écarter Max Verstappen de l’équation, une faute professionnelle. Certes, à sept Grands Prix et trois Sprints de la fin, le Néerlandais accuse un retard de 69 points sur Oscar Piastri. Mais la Formule 1 n’est pas qu’une affaire de mathématiques.
Après la démonstration de force de Red Bull à Monza et à Bakou, la dynamique du championnat a été brutalement inversée, et des voix autorisées comme celle de Jacques Villeneuve estiment que l’impensable est redevenu possible.
Sur le papier, la mission de Verstappen relève de l’exploit. Avec 199 points encore à distribuer, il doit reprendre en moyenne près de dix points par week-end au leader du championnat. C’est une tâche colossale qui ne laisse aucune marge d’erreur.
Mais cette vision comptable se heurte à la réalité de la piste. En deux courses, Verstappen a prouvé que sa Red Bull, transfigurée, était redevenue la machine dominante du plateau. C’est ce qui fait dire à Jacques Villeneuve que l’écart n’est finalement que de « trois victoires, et ce n’est pas autant que les gens le pensent », selon PlanetF1. Le champion du monde 1997 ne minimise pas le défi, il souligne simplement que la dynamique actuelle est si favorable à Verstappen qu’elle peut effacer la froideur des chiffres.
Toute cette belle mécanique pourrait cependant se gripper sur un circuit en particulier : Singapour. Villeneuve a raison de le pointer comme sa « seule inquiétude ». Le tracé urbain de Marina Bay est la “bête noire” historique de Red Bull. Même la surpuissante RB19 de 2023 y avait connu son seul véritable échec de la saison.
La raison est technique : les circuits très bosselés, à forts appuis et exigeant une suspension souple, ont souvent mis en difficulté des monoplaces conçues avec une grande rigidité et une fenêtre de réglages très pointue. La RB21 de cette année partage certaines de ces caractéristiques. Singapour sera donc le test de vérité. Si Verstappen et Red Bull y surmontent leurs démons, alors la porte du championnat sera grande ouverte. S’ils y échouent, le rêve s’arrêtera probablement là.
Si la voiture est redevenue une arme, c’est bien le pilote qui fait pencher la balance. Villeneuve n’hésite pas à qualifier Verstappen de « génie », le comparant aux légendes de l’âge d’or. Il insiste sur un point : si le Néerlandais parvenait à remporter ce titre, ce serait « son plus grand exploit ».
Gagner après le cavalier seul de 2023 est une chose. Gagner en 2025, après avoir été dominé pendant une grande partie de la saison avec une voiture inférieure, en serait une autre. C’est cette capacité à transcender le matériel et à appliquer une pression psychologique constante qui le rend si dangereux.
C’est d’ailleurs là que se situe le nouveau défi de McLaren. L’écurie de Woking doit désormais gérer une double équation : une guerre interne entre ses deux pilotes qui se volent des points, et la menace externe d’un prédateur qui ne leur laissera aucun répit.