Singapour accueille un Verstappen qui n’a “rien à perdre”

Relancé par ses succès à Monza et Bakou, Max Verstappen arrive à Singapour sans pression. Avec 69 points de retard, il se présente en outsider assumé.

Après une saison 2025 longtemps dominée par l’écurie McLaren, les deux dernières courses ont vu le retour de la silhouette familière de Max Verstappen sur la plus haute marche du podium. Deux victoires consécutives à Monza et à Bakou ont suffi à relancer le débat sur un possible cinquième titre pour le Néerlandais.

Alors que le paddock et les observateurs s’enflamment à l’idée d’un retournement de situation spectaculaire, le principal intéressé aborde le Grand Prix de Singapour avec une posture étonnamment détachée. Conscient de l’écart qui le sépare encore du leader Oscar Piastri, Verstappen a adopté une rhétorique simple mais redoutable : il n’a “rien à perdre”.

Avec un déficit de 69 points sur Piastri à sept courses de la fin, la mission de Verstappen relève de l’exploit. Le quadruple champion du monde en est le premier conscient et se refuse à tout excès d’enthousiasme, malgré les progrès évidents de sa Red Bull.

« 69 points, c’est encore beaucoup, surtout quand on regarde comment la saison s’est déroulée jusqu’à présent », a-t-il déclaré jeudi à Singapour. « McLaren a été incroyablement dominant, et cela ne change pas soudainement. Pour ma part, je ne suis pas trop stressé. J’aborde les choses course par course. »

Cette approche mesurée tranche avec la démonstration de force de ses deux dernières victoires. Mais Verstappen sait que les circuits rapides de Monza et Bakou ne sont pas représentatifs de tous les défis à venir, à commencer par Singapour. « Certaines pistes seront meilleures pour nous, d’autres probablement un peu moins bonnes, et celle-ci en fait peut-être partie », a-t-il admis.

C’est dans cette configuration que la mentalité de Max Verstappen pourrait devenir son arme la plus redoutable. En se positionnant publiquement comme un outsider, il se déleste de la pression immense qui pèse sur les épaules des deux pilotes McLaren, Oscar Piastri et Lando Norris, qui jouent pour la première fois un titre mondial en F1.

« Nous n’avons vraiment rien à perdre », a-t-il martelé. « En tant qu’équipe, nous abordons les choses comme ça. Nous essayons de faire de notre mieux, d’être plus compétitifs et de confirmer que la direction que nous avons prise avec la voiture est la bonne. »

Cette posture n’est pas un aveu de faiblesse, bien au contraire. Un pilote du calibre de Verstappen, libéré du poids de la défense d’un titre et focalisé uniquement sur l’attaque, peut atteindre un niveau de performance absolu. Il a lui-même confirmé être “très heureux de son pilotage” tout au long de la saison, même lorsque la voiture était moins performante. Maintenant que sa Red Bull est “plus compétitive et plus prévisible”, il peut exprimer tout son potentiel, et surtout, toute son agressivité.

Le circuit urbain de Marina Bay, avec ses virages lents et son besoin d’appui aérodynamique maximal, est considéré comme un juge de paix. Il s’agit d’un tracé qui, sur le papier, devrait davantage convenir aux McLaren.

La performance de Red Bull ce week-end sera donc un indicateur capital. Si Verstappen parvient à se battre pour la victoire sur un terrain qui ne lui est pas a priori favorable, alors sa candidature au titre devra être prise avec le plus grand sérieux pour la fin de saison. Peut-on réellement ne “rien avoir à perdre” quand un cinquième titre mondial consécutif, qui égalerait le record de Michael Schumacher, est en jeu ?

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