Pour les médias italiens, le paddock « a déclaré la guerre contre Ferrari » et la FIA

A quelques jours du Grand Prix d’Australie, la F1 est divisée après un accord controversé entre Ferrari et la FIA.

Après une série de pole positions de Ferrari, Valtteri Bottas de Mercedes a remporté la pole au Grand Prix des États-Unis devant Sebastian Vettel, Verstappen et Charles Leclerc.

S’adressant à Ziggo Sport, Verstappen a déclaré : « C’est ce que vous récoltez quand vous arrêtez de tricher. C’est maintenant surveillé de près, mais nous devons garder un œil dessus ».

Quinze jours plus tard, Verstappen a décroché sa deuxième pole position en carrière au Grand Prix du Brésil, et Vettel s’est vengé auprès du Néerlandais.

« C’était un peu surprenant, non pas de les voir aussi rapides, mais de les voir aussi rapides en ligne droite. C’était un peu suspect », a déclaré Vettel, le sourire aux lèvres, lors de la conférence de presse de la FIA qui a suivi les qualifications.

Le coéquipier de Vettel, Leclerc, n’était pas de très bonne humeur. « Je pense que c’est une blague pour être tout à fait honnête », a déclaré Leclerc. « Il n’en a aucune idée. Il n’est pas dans l’équipe. Nous savons exactement ce que nous faisons. Je ne sais pas pourquoi il parle. Il ne sait rien de nous. »

Ensuite, Ferrari a fait examiner des pièces par la FIA. Mais si l’équipe est parvenue à un accord avec la FIA en début de semaine, cela n’a pas calmé les spéculations selon lesquelles il n’y avait rien de suspect.

Sept des dix écuries de F1 – Mercedes, Red Bull, McLaren, Renault, Alpha Tauri, Racing Point et Williams – ont uni leurs forces pour dire qu’elles étaient « choquées » par le rapport et qu’elles voulaient une « publication complète et appropriée » de la part de la FIA. Ferrari et les deux autres écuries – Haas et Alfa Romeo, qui utilisent toutes des moteurs Ferrari – sont restées silencieuses.

Mais la FIA a répondu à la réclamation des sept équipes, admettant qu’elle n’avait pas assez de preuves pour déclarer Ferrari coupable.

« Les enquêtes étendues et approfondies menées au cours de la saison 2019 ont fait naître des soupçons selon lesquels l’unité de puissance de la Scuderia Ferrari pourrait être considérée comme ne fonctionnant pas dans les limites de la réglementation de la FIA à tout moment », peut-on lire dans la déclaration.

« La Scuderia Ferrari s’est fermement opposée à ces soupçons et a réitéré que son unité de puissance a toujours fonctionné en conformité avec la réglementation. La FIA n’a pas été pleinement satisfaite mais a décidé qu’une action ultérieure ne permettrait pas nécessairement de conclure à une affaire en raison de la complexité de la question et de l’impossibilité matérielle de fournir des preuves non équivoques d’une violation. »

« Afin d’éviter les conséquences négatives qu’un long litige entraînerait, en particulier compte tenu de l’incertitude quant à l’issue de ces litiges et dans l’intérêt du Championnat et de ses parties prenantes, la FIA, conformément à l’article 4 (ii) de son Règlement Judiciaire et Disciplinaire (RJD), a décidé de conclure un accord de règlement effectif et dissuasif avec Ferrari pour mettre fin à la procédure ».

En Italie, les médias pensent que les sept équipes ont déclaré « la guerre » contre Ferrari et la FIA.

Daniele Sparisci du Corriere della Sera a déclaré que les sept équipes avaient Ferrari et la FIA dans leur ligne de mire. « Ferrari et la FIA sont en état de siège. Hier matin à 11 heures, la Formule 1 a déclaré la guerre. Dix jours avant l’inauguration du Grand Prix de Melbourne », a t-il déclaré.

« La campagne de Toto Wolff a recueilli 100 % d’approbation contre la Fédération et Ferrari pour l’accord qui a mis fin à l’enquête sur le moteur Ferrari 2019, soupçonné par les concurrents d’avoir contourné les règles. »

« Dans ce document, d’une énorme imprécision, la FIA a déclaré que les détails resteront entre les deux parties, ajoutant que la Scuderia Ferrari aiderait les techniciens dans le contrôle des futurs groupes motopropulseurs et dans la recherche sur les carburants alternatifs. »

« Dans ces paragraphes que la plupart des lecteurs de F1 ont lu, un compromis a été fait pour sortir d’une situation embarrassante. »

« Mercedes a donc coordonné la protestation flagrante et inhabituelle en faisant adhérer ses équipes clientes… Ils menacent de poursuites judiciaires. Le pouvoir politique et l’argent sont en jeu. »

Luigi Perna, de la Gazzetta dello Sport, a également fait une déclaration dans le même sens.

« C’est la guerre, la politique, le pouvoir et même l’argent », a-t-il écrit. « Si Ferrari avait été reconnue coupable d’une quelconque infraction, sa deuxième place au classement des Constructeurs 2019 et les prix en espèces correspondants seraient remis en question. »

« Le directeur de l’équipe, Mattia Binotto, admettant qu’il avait passé de nombreux examens et qu’il collaborait volontiers avec la Fédération, a également affirmé avec fierté que Ferrari était dans les limites. Alors pourquoi tant de secrets avec la FIA ? »

« Peut-être parce que l’accord révélerait le mince périmètre dans lequel Maranello a agi sans enfreindre la loi ? La F1, dans des guerres comme celle-ci, est vaccinée. »

Aessandra Rentico, de La Republica, a écrit qu’il semblait que la FIA essayait de sauver la face.

« Toute cette affaire a montré la fragilité de la FIA – le gouvernement de la F1 n’a pas les moyens de découvrir les astuces les plus sophistiquées que des dizaines d’ingénieurs de chaque équipe étudient et expérimentent. »

« C’est un défi inégal – le progrès aide les arbitres dans d’autres sports. Au contraire, la technologie de la Formule 1 sert à accroître l’écart entre les contrôleurs et les contrôlés. Au profit de ces derniers ».