Norris répond aux rumeurs de consignes : pas question de s’inquiéter de Piastri, la priorité est de contenir Red Bull et son rythme retrouvé.

Longtemps, la lutte pour le titre mondial 2025 a semblé être une affaire privée, un duel interne entre les deux coéquipiers de l’écurie dominante, McLaren. D’un côté, Oscar Piastri, leader du championnat. De l’autre, Lando Norris, son plus proche poursuivant. Mais la Formule 1 est un sport qui se refuse aux scénarios trop simples.
Le retour en force spectaculaire de Max Verstappen et de Red Bull, vainqueurs des deux derniers Grands Prix, a transformé ce duel fratricide en une bataille à trois. Cette nouvelle dynamique a immédiatement ravivé une question aussi vieille que la F1 elle-même : l’équipe de Woking doit-elle désormais geler les positions et favoriser un pilote pour maximiser ses chances face à une menace extérieure ?
Interrogé sur cette possibilité à la veille du Grand Prix de Singapour, Lando Norris, qui serait le premier sacrifié d’une telle stratégie, a répondu avec une clarté désarmante.
Pour comprendre pourquoi cette question est aujourd’hui sur toutes les lèvres, il faut regarder les chiffres et la dynamique récente. Au classement, Oscar Piastri mène toujours, mais Lando Norris n’est qu’à 25 points. Surtout, Max Verstappen, revenu de nulle part, n’est plus qu’à 69 points de l’Australien.
Ce resserrement est le fruit d’un scenario surprenant : deux victoires consécutives pour le Néerlandais (Monza et Bakou), combinées à un Grand Prix d’Azerbaïdjan catastrophique pour McLaren, avec l’abandon de Piastri et une modeste septième place pour Norris.
Faut-il continuer à laisser ses deux pilotes s’affronter librement, au risque qu’ils se volent mutuellement des points précieux et ouvrent un boulevard à Verstappen ? Ou faut-il imposer des consignes d’équipe en faveur de Piastri, le mieux placé au championnat ? Pour l’instant, l’écurie a affirmé maintenir une stricte égalité de traitement.
Pressé de dire s’il était “inquiet” de voir son équipe potentiellement favoriser son coéquipier, Lando Norris a d’abord choisi l’ironie pour désamorcer la question, répondant d’un ton pince-sans-rire : « Je suis très inquiet. Très inquiet à ce sujet et effrayé, franchement… Non. »
Une fois la plaisanterie évacuée, le pilote britannique a livré une analyse aussi lucide que sérieuse de la situation. Pour lui, le problème n’est pas interne, mais bien externe. Il a qualifié Max Verstappen de « véritable concurrent » et a reconnu la force actuelle de Red Bull. « À Monza, ils étaient trop rapides pour nous. À Bakou, nous avions la voiture pour gagner et nous ne l’avons pas fait », a-t-il concédé.
Il a même identifié les prochains circuits à faible appui, comme Las Vegas, comme des opportunités pour Red Bull. Sa conclusion est sans appel : la priorité n’est pas de savoir qui est le numéro 1 chez McLaren, mais de « maximiser les performances » de l’équipe pour contrer la menace Red Bull.