McLaren Racing passe entièrement sous le contrôle du Bahreïn

Le fonds souverain bahreïni rachète toutes les parts minoritaires de McLaren, valorisant l’écurie emblématique à un niveau record

C’est la fin d’une ère et le début d’une autre pour l’une des écuries les plus emblématiques de la Formule 1. McLaren Racing a annoncé la consolidation complète de sa structure de propriété. Le fonds souverain du Bahreïn, Mumtalakat, déjà actionnaire majoritaire, a racheté, en collaboration avec son partenaire CYVN Holdings (Abou Dhabi), la totalité des parts minoritaires de l’entité.

Cette opération financière spectaculaire ne se contente pas de simplifier l’actionnariat ; elle valorise l’équipe à un niveau record, témoignant de son redressement exceptionnel et de la santé éclatante de la Formule 1 moderne.

L’annonce officialise le rachat de l’ensemble des participations minoritaires, notamment celles détenues par le groupe d’investissement américain MSP Capital, qui était entré au capital en 2020. Mumtalakat et CYVN sont désormais les seuls propriétaires de McLaren Racing, qui supervise les activités en F1, en IndyCar et la future entrée en Championnat du Monde d’Endurance (WEC) en 2027.

Le chiffre qui accompagne cette transaction est vertigineux : l’opération valorise McLaren Racing à environ 4 milliards d’euros, selon BBC Sport. Pour mettre ce montant en perspective, il suffit de se souvenir qu’il y a seulement cinq ans, en 2020, l’investissement de MSP Capital valorisait l’écurie à environ 650 millions d’euros. En cinq ans, la valeur de l’équipe a donc été multipliée par plus de six.

Selon Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, cette simplification de l’actionnariat va offrir une base capitalistique renforcée pour poursuivre la croissance de l’équipe.

Les Clés du Succès : la “Formule Liberty” et le Redressement de Woking

Cette valorisation spectaculaire s’explique par la conjonction de deux phénomènes majeurs.

Le premier est l’essor global de la Formule 1 sous l’égide de Liberty Media. Comme le résume Zak Brown, « le sport est en feu ». L’introduction du plafond budgétaire a garanti la stabilité financière des équipes et resserré la compétition. L’effet Netflix, la demande croissante pour de nouveaux Grands Prix et l’arrivée de sponsors de premier plan (comme Google et Mastercard chez McLaren) ont transformé la discipline en un actif extrêmement prisé.

Le second facteur est le redressement spectaculaire de McLaren elle-même. Après des années de difficultés, la vision commerciale de Zak Brown, arrivée en 2016, et le leadership technique d’Andrea Stella, nommé fin 2022, ont porté leurs fruits. Le titre constructeurs remporté en 2024, le premier depuis 1998, et la domination actuelle de l’écurie en 2025 avec le duo Piastri-Norris, sont la preuve d’un retour au sommet qui justifie aujourd’hui une telle valorisation.

L’Influence Croissante des Fonds Souverains du Golfe en F1

Cette opération met également en lumière une tendance de fond dans l’économie de la Formule 1 : le poids croissant des fonds souverains du Moyen-Orient. Avec cette consolidation, McLaren, monument du sport automobile britannique fondé par Bruce McLaren en 1963, passe entièrement sous le contrôle d’entités étatiques du Bahreïn et d’Abou Dhabi.

Ce mouvement s’inscrit dans un contexte plus large où l’influence des pays du Golfe ne cesse de grandir : présence de quatre Grands Prix dans la région (Bahreïn, Arabie Saoudite, Qatar, Abou Dhabi), sponsoring majeur d’Aramco pour la F1 et l’écurie Aston Martin, etc.

Le modèle historique du garagiste britannique ou de l’écurie privée européenne est progressivement remplacé par une structure où des fonds étatiques aux capacités d’investissement quasi illimitées deviennent les acteurs principaux.

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