Les révélations de Palou renforcent les soupçons de favoritisme chez McLaren

Alex Palou affirme que Zak Brown ne voulait pas d’Oscar Piastri. Des aveux qui relancent les soupçons de favoritisme chez McLaren

Le procès qui oppose actuellement McLaren à son ancien protégé de l’IndyCar, Alex Palou, pour rupture de contrat, est en train de devenir bien plus qu’une simple affaire d’argent. C’est une machine à remonter le temps, un déballage de linge sale qui vient jeter une lumière crue et dérangeante sur la situation actuelle de l’écurie de Woking.

Ce qui se dit sous serment, loin des éléments de langage habituels, est une bombe. Les dépositions de Palou et de Zak Brown viennent de fournir des pièces manquantes à un puzzle que beaucoup tentaient d’assembler : celui de la gestion de la rivalité entre Oscar Piastri et Lando Norris.

Le point de départ de toute cette histoire, c’est l’échec du transfert d’Alex Palou chez McLaren en F1. L’Espagnol, double champion d’IndyCar, a affirmé devant le tribunal qu’il avait été mené en bateau, qu’on lui avait fait miroiter un baquet en Formule 1. Une accusation que Zak Brown a balayée, affirmant n’avoir jamais promis une place pour 2023, celle-ci étant déjà réservée à Oscar Piastri. Fin de l’histoire ? Pas vraiment.

C’est là que le témoignage de Palou, sous serment, dresse un tableau bien différent. Selon lui, Zak Brown lui aurait personnellement confié que le choix de Piastri n’était pas le sien. « Zak m’a dit que ce n’était pas sa décision d’engager Oscar. Il a dit que c’était la décision du directeur de l’équipe de l’époque, Andreas Seidl. »

Une révélation qui change radicalement la lecture de l’histoire. Oscar Piastri n’aurait donc pas été le premier choix du grand patron de McLaren Racing, mais celui d’un directeur technique qui, depuis, a quitté l’équipe. L’Australien aurait donc débuté sa carrière en F1 en sachant que le PDG de son écurie lui avait préféré un autre pilote. Une position pour le moins inconfortable.

L’autre bombe vient de Zak Brown lui-même. Devant la cour, il aurait expliqué que si Piastri n’avait pas été à la hauteur lors de sa première saison en 2023, le baquet serait revenu à Palou pour 2024. Oscar Piastri était donc, de fait, sous un ultimatum d’un an. A-t-il “été à la hauteur” ? Rappelons les chiffres de 2023 : Norris 205 points, Piastri 97. Une excellente saison pour un rookie, mais un écart conséquent. Suffisant pour valider son contrat ? Apparemment oui, mais cela en dit long sur l’impatience qui pouvait régner en coulisses.

Comment ne pas relier ces révélations aux événements de la saison 2025 ? Tout ce fragile équilibre que McLaren tente de maintenir entre ses deux pilotes, cette doctrine du “laissez-les courir” qui semble s’appliquer de manière si différente d’un week-end à l’autre, prend soudain une autre saveur.

L’épisode de Silverstone, où l’on refuse à Piastri de rétablir une position qu’il jugeait avoir perdue injustement. Celui de Monza, où on lui ordonne de céder sa place à Norris après un arrêt au stand raté de son coéquipier. Et surtout, cette conversation radio surréaliste à Singapour, où l’on demande à Norris s’il autorise son propre coéquipier à s’arrêter aux stands.

Simple coïncidence ? Ou est-ce la résurgence d’une préférence originelle, celle d’un patron pour un pilote qu’il n’a jamais vraiment voulu dans son équipe ?

Le procès Palou ne porte pas sur la saison 2025. Mais les vérités qui en émergent offrent un contexte historique dévastateur. Elles ne prouvent rien, mais elles alimentent le doute. Elles donnent du poids à ceux qui estiment que derrière l’égalité de traitement affichée en public, la balance a toujours penché, même inconsciemment, du même côté.

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