Charles Leclerc, roi des qualifications, n’a converti que 5 de ses 27 pole en victoires, une statistique qui illustre surtout les lacunes de Ferrari
En Formule 1, décrocher la pole position, c’est prouver qu’on est le plus rapide sur un tour. Charles Leclerc en a fait une spécialité grâce à sa pointe de vitesse impressionnante. Pourtant, derrière l’éclat de ses samedis, se cache une statistique douloureuse, un record dont il se passerait volontiers.
Depuis ses débuts, Leclerc a signé 27 pole positions, une performance qui le place parmi les meilleurs de l’exercice. Mais la réalité du dimanche est plus amère : seulement 5 de ces pole se sont transformées en victoires. Le bilan est sans appel : 22 pole n’ont pas conduit à un succès. Son taux de conversion plafonne à 18,5 %.
En comparaison, Hamilton et Schumacher tournent à plus de 50 %, et Verstappen dépasse les 75 %, transformant presque chaque pole en victoire. Statistiquement, la situation de Leclerc dénote fortement dans l’histoire moderne de la F1.
Pourquoi ce record ?
Les chiffres bruts ne disent pas tout. Derrière ces 22 échecs se cachent surtout des facteurs extérieurs.
– Des stratégies désastreuses : L’exemple le plus frappant reste Monaco 2022, où un mauvais timing aux stands l’a relégué à la 4e place. Même scénario à Silverstone la même année, quand Ferrari l’a laissé en pneus usés alors que ses rivaux chaussaient du neuf.
– Une fiabilité capricieuse : Espagne 2022, moteur cassé alors qu’il menait largement. Bakou 2022, même scénario. Des occasions envolées pour des raisons mécaniques.
– Une voiture trop gourmande en course : Ferrari excelle souvent sur un tour rapide, mais sa monoplace souffre de dégradation excessive des pneus le dimanche, empêchant Leclerc de convertir sa pole.
– Les rares erreurs du pilote : Comme son crash au Castellet en 2022 alors qu’il menait. Mais ces fautes restent minoritaires dans la liste de ses déconvenues.
Un soutien inattendu : Zak Brown
Le PDG de McLaren, interrogé par Racer, a pris sa défense. « On reproche à Charles de ne pas gagner assez depuis la pole, mais je ne pense pas que ce soit de sa faute. Ce chiffre montre surtout son talent en qualifications et sa capacité à pousser sa voiture au-delà de ses limites. »
Pour Brown, ce record ne souligne pas une carence le dimanche, mais plutôt l’extraordinaire vitesse de Leclerc le samedi. Il rappelle aussi que Norris, longtemps critiqué pour ses départs ratés en pole, a depuis renversé la tendance en remportant quatre de ses cinq dernières courses depuis la première place sur la grille.
Leclerc paie surtout les errances stratégiques et techniques de Ferrari. Comme Norris l’a démontré, il suffirait d’une monoplace compétitive et d’une équipe plus solide pour que ce record ne devienne qu’un souvenir, et que ses pole servent à quelque chose le dimanche.
Zak Brown soutient Leclerc, merci. Toto Wolff soutenait Vasseur il y a peu. Merci. C’est un beau duo Leclerc-Vasseur. Des outsiders, des challengers, des talentueux pas encore consacrés. Mais soutenus par tous ceux qui se reconnaissent en eux et moins dans les « winners-nés ».