James Vowles jure que son duo Sainz-Albon peut ramener Williams au sommet de la Formule 1. Et peu importe cela fait rire certains.

Dans un paddock où la hiérarchie se mesure d’ordinaire à la seule vitesse, certaines déclarations ont de quoi faire lever les sourcils. La dernière sortie de James Vowles, patron de Williams, en fait partie. Avec une assurance déconcertante, il répète à qui veut l’entendre une conviction qui surprend : selon lui, son écurie — pourtant encore en reconstruction — dispose du meilleur duo de pilotes de la grille.
Face aux armées de McLaren, Red Bull ou Ferrari, l’affirmation fait forcément réfléchir. Mais en écoutant le Britannique, on saisit qu’il ne parle pas de performance pure. Il évoque surtout une complémentarité, une mentalité, une manière d’aborder le travail d’équipe.
« Je maintiens mes propos, même si je sais que cela fait réagir », a-t-il expliqué sur le podcast Beyond The Grid, produit par la F1. Pour Vowles, le « meilleur duo » n’est pas celui qui tourne le plus vite, mais celui qui partage un engagement total envers un projet commun. Il voit en Carlos Sainz et Alex Albon deux pilotes animés par la même énergie. « Williams est plus grand que moi, que Carlos et qu’Alex. Mais nous donnerons tout pour faire triompher cette équipe. Peu de pilotes, aujourd’hui, pensent réellement comme ça. »
Parmi les deux, Carlos Sainz semble particulièrement incarner cet état d’esprit. Vowles ne cache pas son admiration pour sa rigueur et sa proximité avec les ingénieurs. « Ce qui m’a frappé, c’est sa manière de travailler. Je n’ai jamais eu besoin de lui demander de venir à l’usine : à neuf heures, il était déjà avec les aérodynamiciens. C’est naturel chez lui. Il veut que Williams réussisse. Peu de pilotes se lèvent si tôt pour passer du temps avec l’équipe. »
Mais que se passerait-il si l’équipe progressait au point de les voir lutter l’un contre l’autre pour le titre mondial ? La question renvoie James Vowles à son passé chez Mercedes, et à la rivalité explosive entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Il en garde un souvenir instructif. « En 2014 et 2015, j’étais encore naïf. Nous n’avions pas la structure pour gérer deux champions en puissance. »
Aujourd’hui, il dit avoir retenu la leçon et s’inspire du modèle McLaren : le collectif avant tout. « Mon objectif est de gagner les deux championnats, mais celui des constructeurs est le plus gratifiant. Et cela n’arrive jamais quand un écart se creuse entre ses deux pilotes. »
Vowles le rappelle d’un ton ferme : si ses pilotes oubliaient cette règle, la sanction tomberait sans hésitation. « Le châtiment le plus dur, c’est de ne pas être dans la voiture la semaine suivante. Si deux pilotes se percutent plus souvent qu’ils ne terminent, oui, je leur retirerai le volant. »
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— Atlassian Williams Racing (@WilliamsRacing) October 5, 2025