La situation financière d’Alpine F1 est catastrophique

L’équipe de Formule 1, Alpine, s’enfonce dans la crise : 17 millions de pertes et une chute vertigineuse des revenus commerciaux

La crise chez Alpine n’est pas seulement visible le dimanche après-midi, quand ses monoplaces se battent en fond de grille. Loin des circuits, les bilans comptables révèlent une autre réalité, tout aussi alarmante. Les comptes annuels de l’écurie, déposés au Royaume-Uni, montrent que la performance financière a suivi la courbe descendante de la performance sportive.

Le résultat net pour l’exercice 2024 est une perte sèche de 17,1 millions d’euros. Un chiffre astronomique, surtout lorsqu’on le compare au bénéfice de 9,1 millions d’euros enregistré l’année précédente. En l’espace de douze mois, c’est une détérioration de plus de 26 millions d’euros.

Comment expliquer une telle chute alors que l’équipe a terminé à la même sixième place au championnat constructeurs en 2023 et 2024 ? C’est là que la mécanique financière de la Formule 1 révèle sa cruelle inertie. Les primes commerciales, qui constituent une part substantielle des revenus, sont versées avec un an de décalage. Ainsi, les revenus perçus en 2024 étaient basés sur les résultats de 2023 (6e). Mais les revenus de 2023, eux, découlaient encore de l’excellente quatrième place obtenue en 2022. C’est la fin de cet acquis qui a fait chuter les rentrées d’argent.

La saison actuelle, 2025, est sportivement désastreuse. L’équipe pointe à la dernière place du championnat. Les conséquences financières de cette déroute se feront sentir de plein fouet sur les comptes de 2026. Terminer à la dernière place pourrait se traduire par une perte de revenus commerciaux estimée entre 20 et 25 millions d’euros. Une somme colossale pour une structure qui doit justement investir pour se restructurer.

Cette crise financière survient au pire moment, en pleine phase de transformation. L’équipe a acté l’abandon de son statut de constructeur, mettant fin au programme moteur Renault à Viry-Châtillon pour devenir une écurie cliente de Mercedes à partir de 2026. Une décision stratégique majeure, coûteuse, qui s’ajoute à la nécessité de renforcer l’usine d’Enstone pour combler le retard technique.

Comment investir pour l’avenir quand les revenus du présent et du futur proche sont en chute libre ?

Le double podium surprise de São Paulo en 2024 avait sauvé les apparences cette année-là. Mais en 2025, un tel miracle semble hors de portée. Sans une inversion radicale de la tendance, la tempête qui secoue Alpine n’est peut-être qu’à ses débuts.

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