Button pointe la “peur de l’échec” comme cause majeure des difficultés persistantes de Ferrari, minée selon lui par une culture interne trop frileuse.
Une nouvelle séance de qualifications décevante à Singapour, avec des monoplaces reléguées aux 6e et 7e places, loin derrière leur rival direct Mercedes. Pour la Scuderia Ferrari, la saison 2025 continue de ressembler à un cauchemar. Cette contre-performance, une de plus dans une année sans victoire, a suscité une analyse particulièrement tranchante de la part du champion du monde 2009, Jenson Button.
Selon le Britannique, les problèmes de Ferrari ne sont pas simplement liés à la performance de la voiture ou à des erreurs isolées. Il pointe du doigt un mal plus profond, une culture interne qui freinerait l’équipe dans sa quête de succès : la “peur de l’échec”.
S’exprimant après la séance de qualifications à Singapour, Jenson Button a mis des mots sur un sentiment partagé par de nombreux observateurs. Pour lui, la pression inhérente à Maranello engendre un climat de travail contre-productif. « On ne peut pas avoir peur d’échouer, et c’est ce que l’on ressent chez Ferrari », a-t-il déclaré, selon Crash.net. « Je pense que tout le monde a l’impression qu’il est facile de se faire pousser vers la porte, et ce n’est pas un sentiment agréable. »
Selon l’ancien pilote, cette culture de l’incertitude et la crainte de commettre une erreur ont des conséquences directes sur la performance. Elles sapent la confiance au sein du personnel et, par ricochet, celle des pilotes. Il estime que cette absence de sérénité empêche l’équipe de trouver la constance et l’audace nécessaires pour se battre au plus haut niveau.
Cette “peur de l’échec” se manifesterait, selon Button, par une forme de conservatisme et des erreurs opérationnelles qui se répètent. Une équipe qui craint de prendre des risques finit par prendre les mauvaises décisions.
Les exemples récents ne manquent pas. À Singapour, Lewis Hamilton s’est retrouvé sans train de pneus neufs pour sa dernière tentative en Q3, un handicap majeur dans la lutte pour la pole position. Ce n’est pas un incident isolé : quelques semaines plus tôt, à Bakou, une stratégie pneumatique similaire avait contribué à son élimination en Q2.
Ces défaillances dans la gestion des moments cruciaux peuvent être interprétées comme les symptômes d’une structure qui manque de la confiance nécessaire pour opérer avec l’agressivité et la précision requises en Formule 1.
Cette situation a pour conséquence une saison 2025 très en deçà des attentes. Alors que l’arrivée de Lewis Hamilton aux côtés de Charles Leclerc devait permettre à Ferrari de franchir un cap, l’équipe est aujourd’hui la seule du top 4 au championnat constructeurs à n’avoir remporté aucune course. La SF-25, bien que performante sur certains tracés, ne présente “aucune force évidente” et a été régulièrement handicapée par des failles opérationnelles.
La longue attente d’un titre, qui remonte à 2008 pour les constructeurs et 2007 pour les pilotes, semble donc partie pour se prolonger, malgré la présence de ce que Button qualifie de « meilleur duo de pilotes » de la grille, soutenu par un « excellent leadership ».