Max Verstappen parle d’une Red Bull méconnaissable. Une renaissance technique qui replace l’équipe dans la course face aux pilotes McLaren

La métamorphose de la Red Bull RB21, passée de monoplace capricieuse à prédatrice en l’espace de quelques semaines, est spectaculaire. C’est le résultat d’une stratégie à haut risque assumée par Milton Keynes : continuer à développer la voiture de 2025, au détriment du projet 2026, alors que son principal rival, McLaren, a déjà basculé toutes ses ressources vers l’avenir. Une approche à contre-courant qui, aujourd’hui, porte ses fruits et instille le doute dans l’esprit des leaders du championnat.
Le changement, c’est d’abord Max Verstappen qui en parle le mieux. Fini le temps où, comme il le dit lui-même, il fallait « jeter les réglages à droite et à gauche » en espérant tomber sur une fenêtre de performance. « Les trois derniers week-ends ont été vraiment, vraiment bons », a-t-il confié à Singapour.
L’équipe est passée d’une phase de résolution de problèmes à une phase d’optimisation. « La base de la voiture est beaucoup plus solide, et c’est ce dont on a besoin. » Ce sentiment de confiance retrouvé est la conséquence directe d’un plan de développement qui a fini par payer.
Une Formule 1 n’est pas qu’un assemblage de pièces performantes, c’est un concept global, et c’est précisément le « comportement complet » de la voiture que Red Bull a enfin réussi à maîtriser, selon les termes de son ingénieur en chef, Paul Monaghan, tels que rapportés par PlanetF1. Après des mois de corrélation parfois hasardeuse entre les données du simulateur et la réalité de la piste, les dernières évolutions – un nouveau fond plat à Monza, un aileron avant affiné à Singapour – ont enfin apporté les gains attendus.
Ce ne sont pas des évolutions “miracles”, mais une « combinaison de nombreux petits changements » qui, mis bout à bout, ont transformé la RB21. Monaghan l’admet, chaque amélioration est de plus en plus marginale, mais elle a permis à l’équipe de comprendre sa machine. Le nouvel aileron avant de Singapour, probablement la dernière évolution majeure de l’année, est l’aboutissement de ce processus.
Cette stratégie de développement, si efficace, a un coût. Laurent Mekies, le directeur de l’équipe, ne s’en cache pas. Pousser la RB21 à son plein potentiel se fait « sans aucun doute, au détriment du projet 2026. » Alors pourquoi prendre un tel risque ? D’abord, bien sûr, pour tenter de conserver la couronne des pilotes avec Verstappen. Mais la raison la plus profonde est ailleurs.
Pour Mekies, il est « très important de valider, avec la voiture de cette année, que notre façon de regarder les données est correcte, que notre façon de développer la voiture est correcte. » En d’autres termes, chaque euro dépensé sur la RB21 en 2025 est un investissement pour s’assurer que les outils et les méthodes qui serviront à concevoir la révolutionnaire RB22 de 2026 sont fiables.